Six candidats sont en lice pour la présidence du Parlement somalien, ont annoncé samedi les autorités du pays, marquant une des dernières étapes visant à doter la Somalie d'un réel gouvernement central dont elle est privée depuis plus de 20 ans. Le comité électoral "a reçu six candidatures pour la présidence, onze pour le poste de premier vice-président et quatre pour celui de second vice-président", a déclaré dans un communiqué, publié samedi, le Bureau politique de l'ONU en Somalie (UNPOS). La majorité des députés -deux cent onze, sur les 275 que comptera à terme la toute nouvelle Chambre-, ont été investis lundi. L'élection du président du Parlement et du chef de l'Etat par les députés devrait parachever ce processus complexe, parrainé par l'ONU. Cependant, en dépit de ces avancées, l'Union africaine (UA) a réaffirmé samedi ses craintes de voir le processus "mis en péril par des individus déterminés à maintenir la Somalie dans le chaos". Tous les candidats à la présidence de la Chambre -qui doivent être élus par le Parlement lors d'un vote secret- ont déjà été ministres dans de précédents gouvernements. Cette élection, déjà reportée plusieurs fois, devrait avoir lieu la semaine prochaine. D'âpres discussions ont commencé entre les prétendants aux postes les plus élevés. Les analystes restent pessimistes et estiment que le processus n'apportera qu'une simple redistribution des cartes. Après l'élection du président de la Chambre, le Parlement votera ensuite pour le nouveau président du pays : une douzaine de candidats devraient se déclarer. Les 211 députés sur les 275 que comptera le Parlement ont été sélectionnés par 135 chefs coutumiers, issus de chacun des clans qui peuplent la Somalie. La cérémonie d'investiture s'est déroulée dans l'enceinte de l'aéroport international de Mogadiscio, camp retranché placé sous la protection de la force de l'Union africaine en Somalie (Amisom), dont la base lui est adossée. Le nouveau gouvernement va remplacer les autorités de transition somaliennes, accusées de corruption massive, au pouvoir depuis huit ans, qui devaient en théorie être dissoutes le 20 août, pour céder la place à de nouvelles institutions en vertu d'un accord entériné par l'ONU. La Somalie -livrée aux chefs de guerre, milices islamistes et gangs criminels- n'a pas connu de gouvernement stable depuis la chute du président Siad Barre en 1991.