Les dirigeants des pays membres du Mouvement des non-alignés (MNA) se réunissent en sommet jeudi à Téhéran, pour débattre d'un large éventail de dossiers d'ordre politique et économique, notamment du système de gouvernance et de la crise en Syrie. Une centaine de pays ont annoncé leur participation, et une trentaine seront représentés par leur président ou chef de gouvernement à ce 16e sommet de deux jours. Le président du Conseil de la Nation, Abdelkader Bensalah, préside la délégation algérienne à cette rencontre qui se tient sous le thème "la paix durable, à travers une gouvernance mondiale partagée". Parmi les autres dirigeants attendus, le président égyptien, fraichement élu, Mohamed Morsi, qui va transmettre à l'Iran la présidence tournante du mouvement, le premier ministre indien Manmohan Singh, l'émir du Qatar Sheikh Hamad ben Khalifa al Thani, le président libanais Michel Sleimane, et le dirigeant cubain Raul Castro. Le président du Présidium de l'Assemblée populaire suprême de Corée du Nord Kim Yong-nam sera également présent, alors que le président syrien Bachar al-Assad, sera le grand absent. Il y sera représenté par son ministre des Affaires étrangères Walid Moulem. La Turquie qui n'est pas membre du mouvement va envoyer son ministre du Développement Judet Yilmaz, selon des sources diplomatiques. L'Autre invitée de marque, la Russie qui a dépêché une délégation conduite par le haut représentant de sa diplomatie, Konstantin Shuvalov, envoyé du président russe Vladimir Poutine. Cet important rendez-vous verra également la présence du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, qui doit transmettre lors de cette réunion "les inquiétudes profondes et les attentes de la communauté internationale" sur la crise en Syrie, selon son porte-parole, Martin Nesirky. Les pays membres du MNA, ont tenu mardi et mercredi à Téhéran une réunion préparatoire au niveau ministériel, avec la participation du ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci. Lors de cette réunion, M. Medelci, a souligné l'importance de la "revitalisation" du système multilatéral, multilatéral notamment en ce qui concerne "le Conseil de sécurité et les institutions de Bretton Woods sans oublier la pris en charge de la problématique cruciale de l'environnement". Le ministre a encouragé le Mouvement des Non-alignés à "s'approprier le système de gouvernance dans sa triple dimension : locale, régionale et internationale", en proposant "un partage des expériences mises en œuvre dans différentes régions d'appartenance du mouvement en matière de gouvernance à l'instar de l'expérience originale du mécanisme africain d'évaluation par les pairs (MAEP)". Les ministres des Affaires étrangères des pays du MNA ont adopté au cours de leur réunion le projet de document final, tel qu'amendé par les hauts fonctionnaires en vue de le soumettre à l'approbation du 16e sommet des Chefs d'Etat et de gouvernement. M. Mourad Medelci a également pris part à la réunion du Comité du MNA sur la Palestine. Les membres de ce comité ont adopté à l'occasion de cette réunion une déclaration, qui exprime "la solidarité du mouvement avec la cause juste du peuple palestinien et condamne fermement la politique de colonisation et les pratiques illégales menées par Israël dans les territoires occupés y compris à El-Qods-est". Ils ont, en outre exprimé leur soutien à la demande d'adhésion de la Palestine en tant qu'Etat membre des Nations-unies. Ainsi, il est prévu que le projet de Déclaration sur la solidarité avec la Palestine sera adopté pendant le sommet. Selon des sources diplomatiques à Téhéran, certains dirigeants veulent également faire saisir leur présence à Téhéran pour mettre sur la table plusieurs dossiers d'ordre régional, afin de faire avancer le dialogue sur des contentieux entre pays membres. "Le sommet de Téhéran pourra être un lieu de dialogue entre pays et pourra permettre aux nations et gouvernements de la région de résoudre les problèmes régionaux", a ainsi affirmé l'ambassadeur d'Irak en Iran, Mohammad Majid al-Cheikh, estimant que le sommet de Téhéran offrirait "une occasion en or" pour tenter de résoudre "des affaires régionales et internationales". Outre le volet politique, il sera également question lors de ce sommet de questions économiques. Le secrétaire général du 16e sommet des non-alignés, Mohammad-Mehdi Akhondzadeh, a assuré que le mouvement irait au-delà de son traditionnel rôle politique en soumettant au débat plusieurs dossiers économiques. Selon M. Akhondzadeh, le document économique élaboré pour le sommet de Téhéran compte plus de 300 pages. Les chefs d'Etat et dirigeants des pays participant au sommet doivent notamment mettre l'accent sur le développement durable, la mise à profit des opportunités économiques dans le processus de la mondialisation et de la lutte contre les menaces sécuritaires et nucléaires. Parmi les priorités inscrites sur l'agenda des pays non-alignés, l'élimination de la pauvreté et de la discrimination, le respect des droits de l'homme, et le renforcement du rôle du mouvement pour en faire une force importante qui pèse sur la scène internationale. Le sommet adoptera un document final par consensus.