promouvoir la coopération commune pour influer sur la scène internationale dans le but de parvenir à un système de gouvernance plus équitable. TEHERAN - Les chefs d'Etat et dirigeants des pays membres du mouvement des non-alignés (MAN) ont plaidé jeudi lors du sommet qui se déroule dans la capitale iranienne, Téhéran, en faveur de la nécessité de promouvoir la coopération commune afin de pouvoir influer sur la scène internationale dans le but de parvenir à un système de gouvernance plus équitable. Lors de son intervention à ce sommet, le président du conseil de la Nation, M. Abdelkader Bensalah, a souligné l'importance du renforcement de la coopération entre les pays membres ainsi qu'avec les pays du G77 plus la Chine pour garantir la paix et la prospérité communes. "L'action coordonnée conjointe basée sur la solidarité est le meilleur moyen pour nos pays pour répondre aux défis de coopération nationale dans un monde où les différences sont encore très fortes", a dit M. Bensalah. Il a en particulier insisté sur la nécessité de renforcer la coopération entre les pays non-alignés ainsi qu'avec le groupe des 77+la Chine, estimant qu' "une plus forte coopération entre les membres du mouvement des pays non-alignés et le groupe des 77 plus la Chine qui porterait sur le développement et l'indépendance économique et leur maintien reste la priorité". Il s'est dit convaincu que le groupe des 77 + la Chine et le MNA étaient "les meilleurs instruments pour la promotion et la défense des intérêts collectifs des pays en développement", affirmant que "l'expérience des dernières décennies a démontré que l'action coordonnée et commune sur la base de la solidarité et l'unité était la seule qui permet à nos pays, avec leurs différences, de faire face aux défis de la coopération internationale". Le président du conseil de la Nation a également mis l'accent sur l'importance du développement durable et le transfert des technologies et afin d'aider les pays en développement à faire face au nouveaux défis, dont le changement climatique. "Le changement climatique et l'un des défis les plus graves pour la communauté internationale en particulier pour les pays moins développés", a-t-il conclu. Dans son discours inaugural, le guide suprême de la révolution iranienne a promis un avenir "radieux" au mouvement des non-alignés, tout en soulignant que ce dernier "doit jouer un nouveau rôle pour une participation globale afin de parvenir à une égalité entre les Nations et jeter la base d'une gouvernance plus équitable". Pour sa part le président égyptien, Mohamed Morsi, qui a transmis la présidence du mouvement au président iranien Mahmoud Ahmadinejad, a affirmé que le MNA "est né pour défendre le droit des Etats membres" et qu'il doit jouer "une rôle légitime". "Nous voulons être partie prenante de la gouvernance mondiale fondée sur un système multilatéral dans le cadre du respect de la démocratie", a déclaré M. Morsi, qui a insisté sur la participation des pays en développement à la réforme des institutions internationales, en particulier l'élargissement du Conseil de sécurité des Nations unies pour qu'il soit plus représentatif. De son côté, le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad a évoqué les inégalités dans le monde, en pointant du doigt l' "hégémonie" de certains Etats capitalistes sur les pays en développement. Selon M. Ahmadinejad, l'"indépendance des pays est menacée par les guerres imposées et la situation d'instabilité créée". "La gouvernance mondiale dans sa réalisation dans la paix et l'égalité est difficile à atteindre avec le monopole de gestion détenu par un petit nombre de pays", a-t-il estimé. Ce monopole, a expliqué le président iranien, se trouve au niveau du conseil de sécurité qui n'a pas réussi d'après lui à résoudre plusieurs questions, notamment la question palestinienne et la guerre en Afghanistan. Il a ajouté que le pouvoir monopolisé au niveau du Conseil onusien a "usurpé" le rôle de l'Assemblée générale. "Nous devons créer un changement fondamental pour réformer la gouvernance mondiale afin de participer à un monde plus équitable", a-t-il encore dit, appelant tous les pays à participer au processus de la prise de décision. Quant au Premier ministre indien,Manmohan Singh, il a appelé à "plus de collaboration entre les pays membres", en les invitant à "utiliser les énergies propres pour préserver l'environnement". Il aussi appelé à une "coopération au niveau mondial, notamment dans le domaine de l'agriculture et la recherche du développement des technologies". Invité à ce sommet, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon a tenu à faire savoir lors de son intervention que les membres du Mouvement des non-alignés représentaient les deux tiers du nombre de pays aux Nations unies et 4/5 de la contribution aux casques bleus, la force de maintien de la paix onusienne. M. Ban a appelé les non-alignés à "faire face aux évolutions de la situation afin de s'orienter vers la coopération et vers la confrontation". Le chef de l'ONU a aussi évoqué lors de cette réunion certains dossiers, dont le différend frontalier entre le Soudan et son voisin le Soudan du Sud, les violences au Congo, ainsi que la crise au Mali et ses conséquences pour la région. M. Ban a souligné que le Mouvement des non-alignés "doit arriver à des solutions pacifiques" aux différents problèmes et empêcher qu'il y ait des conflits entre les pays membres. Outre le volet coopératif, les participants au sommet ont également abordé plusieurs questions notamment la crise en Syrie. Sur ce sujet, le président égyptien a exprimé son soutien pour une "transition politique qui doit se faire dans le respect des aspirations du peuple syrien". Le SG de l'ONU a, pour sa part, souligné que la militarisation n'est pas la réponse à la crise syrienne, tout en insistant auprès des différentes parties en conflit à mettre fin aux violences. Il a exprimé également son soutien à l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe en Syrie, l'Algérien, M. Lakhdar Brahimi. La question palestinienne n'a pas été aussi négligée lors de cette conférence. En intervenant devant l'assistance, le président palestinien Mahmoud Abbas a insisté sur le rôle du MNA dans la défense du droit à l'autodétermination des peuples et son soutien à la cause palestinienne. Il a réitéré l'appui des non-alignés à la création de l'Etat palestinien libre avec sa capitale El-Qods-Est en rappelant les exactions commises par l'occupant israélien à l'encontre du peuple palestinien. Selon lui, la poursuite de la colonisation israélienne a bloqué le processus de paix israélo-palestinien rendant impossible toute solution. M. Abbas a saisi cette occasion pour réclamer le soutien du mouvement à l'adhésion de la Palestine à l'ONU : "Nous demandons votre soutien pour adhésion de la Palestine à l'ONU", a-t-il dit. Les travaux du 16éme sommet des pays membres du mouvement des non-alignés se sont ouverts ce jeudi à Téhéran pour examiner les questions politiques et économiques notamment le système de gouvernance et la crise en Syrie. Les représentants de plus de cent pays du mouvement des non alignés dont 50 chefs d'Etat et de gouvernement participent aux travaux de ce sommet qui doit s'achever vendredi.