Les chefs d'Etat et de gouvernement de plus de 120 pays prennent part aujourd'hui aux travaux du 16e sommet des pays membres du mouvement des non-alignés (MNA) qui se tient dans la capitale iranienne jusqu'à demain, vendredi. Les réunions des experts et celle tenue hier, par les ministres des Affaires étrangères des pays membres du MNA ont vu l'élaboration de projets de déclaration finale et de recommandations soumises pour adoption à la réunion d'aujourd'hui des chefs d'Etat et de gouvernement de près de 120 pays membres du MNA présents à Téhéran. Lors de la présence du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki Moon au sommet de Téhéran, il est question aussi de hauts responsables d'organisations régionales et internationales, à l'exemple de la Ligue arabe, l'Organisation de la coopération islamique (OCI) et 15 pays en tant que membres observateurs. Ainsi le niveau et la qualité des présents renseigne sur l'importance de la tenue du 16e sommet des membres du MNA avec la pertinence des questions inscrites à l'ordre du jour de ce sommet de Téhéran qui aura un impact certain sur le cours de leur traitement sur le plan international. Par ailleurs, la politique d'isolement promises par Washington et ses alliés occidentaux et les monarchies du Golfe visant l'Iran, vient de recevoir un camouflet si on considère la teneur de l'impact induit par la tenue de ce 16e sommet des non-alignés qui verra la transmission de la présidence tournante du MNA passée de l'Egypte à l'Iran pour une durée de trois ans. Fondé en 1961 le Mouvement des pays non-alignés compte aujourd'hui 120 membres dont l'Asie, l'Afrique et l'Amérique latine. La rencontre des membres du MNA à Téhéran se tient dans une conjoncture particulière principalement marquée par le début de la fin de l'hégémonie Etatsunienne sur la scène internationale sur fond de la crise économico-financière mondiale et l'avènement de nouvelles puissances et pôles économiques sur la scène internationale à l'instar de l'Inde, la Chine, le Brésil et l'Afrique du Sud ainsi que les pays du Brics. Ceci amène bon nombre d'observateurs et experts des rapports internationaux à soutenir que le 16e sommet des non-alignés marquera un nouvel élan qu'empruntera la mission politico-diplomatique du MNA entre ses membres et sur les plans régional et international, d'autant plus que les principes fondamentaux pour lesquels l'organisation des pays des non-alignés, il y a 51 ans , en 1961 a vu le jour et l'essor marqué par le Sommet de septembre 1973, notamment par le rôle qu'a joué Alger, sont incontestablement à l'ordre du jour au vu des conséquences néfastes de la mondialisation politico-économique et ses visées de remise en cause des souveraineté des Etats. La voie empruntée pour des intérêts économiques des détenteurs du capitalisme mondial, principalement les Etats- Unis envahissent militairement avec ses partenaires de l'Otan l'Irak sous couvert de détention d'armes de destruction massive en Irak non avérée et démunie de tout fondement. Par ailleurs l'autre donne constitue depuis quelques années le souci majeur des Occidentaux de la propagation et l'ouverture aux principes de liberté et de démocratie aux autres peuples du monde. Cette préoccupation semble se manifester principalement à l'endroit des pays du Sud, riches en ressources naturelles et géographiquement à proximité des axes stratégiques pour leurs transports maritimes et terrestres, qu'il s'agisse de la zone géographique des pays arabes ou du continent africain. C'est à la lumière de ce qui est précité que l'ensemble des présents au Sommet des non-alignés examineront l'actualité brûlante relative à la crise en Syrie, la teneur des réformes de l'ONU qui a vu le jour au lendemain de la deuxième Guerre mondiale avec la victoire des alliés qui se sont attribués à eux seuls le droit de veto au Conseil de sécurité de l'ONU. Si depuis quelques années il est question de mutations en cours dans les rapports internationaux, avec l'avènement de nouvelles puissances économiques, l'année 2012 a révélé les tiraillements des acteurs influents de ces changements. Ceci s'est amplement confrmé et illustré au cours du traitement par la communauté internationale de la crise en Syrie depuis ses débuts en mars 2011. Le veto sino russe au Conseil de sécurité mettant en échec l'adoption de projet de résolution soumis par les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni a marqué le début de la fin du traitement exclusif et promu par les Occidentaux sur des questions internationales. C'est ce qui a été à l'origine de l'aggravation de la situation de la crise en Syrie par les occidentaux, notamment les Etats-Unis et la contribution de ses alliés régionaux, principalement le Qatar et la Turquie. Le soutien financier, l'approvisionnement en armes et l'envoi de djihadistes en Syrie a été l'alternative à l'impossibilité des Occidentaux à reproduire le scénario libyen en Syrie. Le Sommet des non-alignés qui intervient quelques jours après le remplacement de Kofi Annan par Lakhdar Brahimi réitère dans sa déclaration finale son attachement et maintien des six points de la feuille de route de Annan, et lance un appel à la cessation de toutes les opérations de soutien aux groupes armés en Syrie. Ainsi, le projet de déclaration finale sur la crise en Syrie appelle l'UE à la levée des sanctions économiques adoptées contre Damas dont la population syyrienne en est victime. La Syrie prenant part à ce 16e sommet des non-alignés est représentée par une délégation de haut niveau conduite par son Premier ministre Wael Al-halqi et du ministre syrien des Affaires étrangères, M. Walid Maâlem. Ce sommet dont l'ordre du jour comporte la cause du peuple palestinien enregistre la participation du président de l'autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, ce qui sera de facto et sans aucun doute un nouvel élan dans le traitement de la cause palestinienne qui connaît une léthargie au sein de la Ligue arabe sur le même ordre d'idée de l'inertie du Quartette, profitant à la politique sioniste israélienne à divers niveaux jusque là.