L'écrivain Tahar Ouettar, décédé jeudi à l'age de 74 ans, suite à une longue maladie est l'un des symboles du roman arabe et des promoteurs de la culture algérienne, selon des écrivains algériens. "Depuis qu'il avait opté pour l'écriture, Tahar Ouettar a de tout temps défendu ses positions et ses idées, à travers ses articles journalistiques et ses oeuvres littéraires, dont certaines ont été adaptées au théâtre et au cinéma", ont-ils ajouté. Le départ de Tahar Ouettar que ses confrères surnomment "le génie du roman", est une perte pour la littérature algérienne et arabe. "Tahar Ouettar est une perte pour la littérature et la culture algérienne et arabe", a affirmé M. Azzedine Mihoubi, précisant que "son projet culturel visait à consacrer la modernisation et la culture de la diversité, au service de la culture nationale dans son large éventail". "Le défunt était un homme de dialogue qui a réussi, à travers l'association "al Jahidhya", dont il est le fondateur, à créer un espace qui a permis à plusieurs talents d'émerger et de servir de socle à la culture algérienne". Par ailleurs, l'écrivaine Zineb Laouadj a qualifié le défunt de "l'un des grands symboles de la littérature algérienne". Elle souhaite que le défunt ainsi que les précurseurs de la pensée qui l'ont précédé à l'instar de Abdelhamid Benhadouga et Abou Laïd Doudou ne tombent pas dans l'oubli, espérant que leurs écrits fassent l'objet de recherches de la part des étudiants. Zineb Laouedj qui est directrice de la maison d'édition "El Fadhaa El Hor" (L'espace libre) a déploré le fait que les médias n'aient pas évoqué le nouveau roman de Tahar Ouettar "Kasid fi Atadalol" qu'il a écrit alors qu'il était malade. Cet ouvrage a été publié et distribué il y a quelques mois au niveau national. De son coté, l'auteur Djilali Khallas a estimé que "la littérature algérienne a perdu un grand auteur qui fut l'un des fondateurs du roman arabe moderne en Algérie", rappelant que "Tahar Ouettar est le fondateur d'Al Jahidya, la plus grande association culturelle instituée en Algérie depuis les années90". Il a, dans ce sens, salué le rôle de cette association dans l'enrichissement de la littérature et de l'écriture à travers l'institution de plusieurs prix littéraires notamment le prix maghrébin Moufdi Zakaria et le prix du premier roman en langue arabe. Pour sa part, le président du Conseil supérieur de la langue arabe (CSLA), M. Mohamed Larbi Ould Khelifa a estimé que "Tahar Ouettar a été un intellectuel attentif aux aspirations du peuple et a grandement contribué à la promotion de la langue arabe". Le romancier Amine Zaoui a qualifié le défunt d'ambassadeur culturel de son pays, soulignant qu'il veillait à faire connaître la littérature algérienne.