La crise en Syrie dominera les travaux du sommet extraordinaire des dirigeants des 57 pays de l'Organisation de coopération islamique (OCI), prévu mardi à La Mecque, en Arabie saoudite. «Le dossier syrien sera en tête des priorités» du sommet convoqué par le souverain saoudien Abdallah Ben Abdelaziz à La Mecque dans une nouvelle tentative diplomatique de régler le conflit syrien, a déclaré dimanche le secrétaire général de l'OCI, Ekmeleddin Ihsanoglu. La Syrie, membre de l'organisation islamique, «ne sera pas représentée à ce sommet», a ajouté le chef de l'OCI. Le sommet de la Mecque sera précédé par une réunion préparatoire des ministres des Affaires étrangères des pays membres de l'OCI, prévue ce lundi. Cette réunion devrait, selon M. Ihsanoglu, «se prononcer sur une suspension de la Syrie, recommandée par les représentants de pays membres». Pour sa part, l'opposition syrienne n'a pas été, pour le moment, invitée au sommet, a indiqué le président du Conseil national syrien (CNS) Abdel Basset Sayda. D'après l'OCI, le sommet de la Mecque est appelé notamment à prendre une «position claire qui tienne compte de la complexité du dossier syrien et de ses répercussions sur l'équilibre et la stabilité régionale». Le sommet islamique devra aussi appeler le monde à «assumer ses responsabilités et prendre des décisions fermes pour l'arrêt de l'effusion de sang et des actes de destruction en Syrie», selon la même source. Le sommet de l'OCI se tient alors que la communauté internationale peine à s'accorder sur un règlement en Syrie où les violences ont fait plus de 21 000 morts, depuis le déclenchement de la crise en mars 2011, selon une ONG. Par ailleurs, les dirigeants de certains pays membres de l'OCI sont déjà arrivés en Arabie saoudite pour participer au sommet de La Mecque. Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a quitté lundi Téhéran pour l'Arabie Saoudite pour participer au sommet extraordinaire de l'OCI. «Je me rends d'abord en pèlerinage à La Mecque et ensuite je vais participer au sommet extraordinaire de l'OCI», a déclaré M. Ahmadinejad. «J'espère que le sommet va se focaliser sur le renforcement de l'unité et l'affaiblissement des haines» parmi les pays musulmans, avait affirmé le président iranien avant son départ. Lors des travaux des réunions préparatoires du sommet de l'OCI, tenus samedi à Djeddah, le secrétaire général de l'organisation panislamique avait souligné l'importance de ce sommet dans la défense des intérêts suprêmes de la Oumma islamique et le renforcement de ses rangs. Dans ce sens, il avait mis l'accent sur le contexte «particulièrement délicat et exceptionnel» sur les plans régional et international dans lequel se tient le sommet de la Mecque. M. Ihsanoglu avait fait savoir que ce rendez-vous «s'inscrit dans le cadre des initiatives louables visant à corriger les dysfonctionnement, redoubler d'efforts pour contrer les sources de la discorde et de la division et ressouder l'unité de la Oumma en renforçant la solidarité islamique». Outre la crise syrienne, la question palestinienne sera à l'ordre du jour du sommet de l'OCI, l'objectif étant d'aboutir à «une position et une vision communes à même de soutenir le peuple palestinien dans sa lutte pour mettre fin à l'occupation de ses terres et créer son Etat indépendant avec El-Qods pour capitale, et exercer davantage de pressions sur Israël pour renoncer à sa politique de judaïsation de la ville sainte d'El-Qods». Les violences commises contre la minorité musulmane des Rohingyas dans l'ouest de la Birmanie et qui ont fait des dizaines de victimes seront également au centre des travaux de ce sommet qui devra mettre en place une «commission d'enquête» et un «groupe de contact islamique" pour trouver une solution définitive à cette question.