Le FMI a prévenu lundi que la reprise économique mondiale a connu de nouveaux revers, mettant en garde sur l'incertitude qui pèse lourdement sur les perspectives économiques mondiales et les répercussions négatives sur les pays en développement. Dans son nouveau rapport publié à la veille de son assemblée annuelle prévue à Tokyo, le FMI attribue cette situation aux politiques économiques menées dans les principaux pays avancés, qui ''n'ont pas rétabli la confiance dans les perspectives à moyen terme''. Prévoyant une croissance mondiale de 3,3 % en 2012 et de 3,6 % en 2013, le Fonds constate que ces nouvelles prévisions sont plus faibles que celles prévues en juillet 2012, qui étaient elles-mêmes plus faibles que celles prévues en avril de la même année. A ce propos, il note que dans les pays avancés, la croissance est maintenant trop faible pour faire reculer notablement le chômage, tandis que dans les principaux pays émergents, la croissance, auparavant vigoureuse, a aussi ralenti. Selon l'institution de Bretton Woods, les forces qui freinent la croissance dans les pays avancés sont le rééquilibrage des budgets et la fragilité persistante du système financier, affirmant que ce dernier ne fonctionne toujours pas de manière efficiente alors que dans de nombreux pays, les banques demeurent fragiles et leur situation est compliquée par la faiblesse de la croissance. En conséquence, de nombreux emprunteurs sont encore confrontés à des conditions d'emprunt rigoureuses. Pour le FMI, les craintes concernant, d'une part, la capacité des dirigeants européens à maîtriser la crise dans la zone euro et, d'autre part, l'incapacité des dirigeants américains à s'accorder, jusqu'ici, sur un plan budgétaire jouent certainement un rôle important. Dans ce sillage, le FMI note que la faiblesse de la croissance et l'incertitude dans les pays avancés ont des répercussions négatives sur les pays émergents et les pays en développement, à travers le commerce et la finance, et aggravent les faiblesses internes. Comme dans la crise de 2009, observe-t-il, la voie commerciale est étonnamment puissante, avec, par exemple, une baisse des exportations qui explique la majeure partie du ralentissement de la croissance en Chine. En somme, indique encore le FMI, la production devrait rester anémique dans les pays avancés, mais relativement vigoureuse dans de nombreux pays émergents et pays en développement, tandis que le chômage restera probablement élevé dans de nombreuses parties du monde. De manière plus générale, les risques de détérioration ont augmenté et sont considérables, indique-t-il encore. Il y a, aujourd'hui, une chance sur six que la croissance mondiale tombe au-dessous de 2 %, ce qui correspondrait à une récession dans les pays avancés et à une croissance faible dans les pays émergents et les pays en développement, estime le Fonds. Dans les pays émergents et les pays en développement, poursuit-il, l'activité a souffert du durcissement de la politique économique face à l'insuffisance des capacités de production, du fléchissement de la demande des pays avancés et de facteurs internes.