Le ministre des Transports, Amar Tou, a prôné dimanche à Alger le retour à des mesures "coercitives" pour tenter de réduire les accidents de la route, en augmentation constante ces deux dernières années. Lors d'une journée d'évaluation relative à la sécurité routière, le ministre des Transports a attribué les principales causes des accidents de la route au "facteur humain et au mépris de la loi" avant d'inviter les services concernés à prendre des "mesures coercitives" pour réduire ce phénomène. Le nombre d'accidents de la route a augmenté de 12,26 % au cours des 8 premiers mois de l'année 2012 par rapport à la même période de 2011, avec un total de 4.699 accidents, faisant 3.055 morts, selon les chiffres rendus publics au cours de cette journée par le centre national de prévention et de sécurité routière. Faisant une analyse comparative avec les données de 2010 qui montraient que le nombre d'accidents de la route avait considérablement diminué par rapport aux années précédentes en raison de "l'application stricte de la loi", M. Tou a estimé qu'un "relâchement en matière de sanctions et de retraits de permis de conduire a conduit les usagers de la route à moins de prudence provoquant chaque année des milliers de morts", a-t-il déploré. Un bilan de la Gendarmerie nationale fait ressortir que 81,44% des causes des accidents de la route sont dus aux conducteurs. Pour diminuer le nombre d'accidents, "il est utile d'instaurer le permis à points", a préconisé le colonel Malek Saleh de la Gendarmerie nationale. Le représentant de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) a relevé, de son côté, que les détenteurs de permis de conduire datant de 2 à 5 ans représentaient une part importante du nombre de conducteurs impliqués dans des cas d'accident. Par ailleurs, le commandant Farouk Achour de la Protection civile a mis en exergue les "dégâts importants" causés par les véhicules de la catégorie des poids lourds, avec 2.996 accidents de janvier à août 2012, soit environ la moitié du nombre total d'accidents enregistrés durant cette période. Selon lui, ce dernier chiffre est dû au non-respect par les conducteurs des heures de conduite et de repos, en raison du manque d'aires de repos, ainsi que la "facilité" avec laquelle sont obtenus les certificats de conduite professionnelle. La vétusté et l'ancienneté de certains véhicules ne sont pas en reste dans l'explication de la recrudescence de ce phénomène, ce qui rappelle l'importance d'un renforcement du dispositif de contrôle technique automobile, a souligné le directeur général du Centre national de prévention et de sécurité routière, El Hachemi Boutalbi. Il a précisé, à ce propos, que quelque 2,08 millions de contrôles techniques avaient été effectués au cours des 8 premiers mois de 2012, ce qui a permis de retirer de la circulation 718.275 véhicules durant cette période. Pour sa part, la directrice centrale des transports terrestres et urbains, Saida Belbouab, a insisté sur l'application du décret exécutif relatif au permis à points et à l'utilisation du tachygraphe, un appareil mesurant la vitesse, le temps de repos et distance parcourue.