L'Assemblée générale de l'ONU tient mercredi un débat sur le Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD), portant notamment sur le développement économique et la bonne gouvernance dans le continent. Dans une conférence de presse tenue à New York, Ibrahim Assane Mayaki, Secrétaire exécutif de l'Agence de planification et de coordination du NEPAD, et Maged Abdelaziz, Conseiller spécial pour l'Afrique, ont fait le point, à cette occasion, sur les avancées et les défis du continent en matière de développement. Ils ont ainsi parlé d'une Afrique qui a "radicalement" changé depuis le lancement du NEPAD en 2001 à l'initiative notamment, rappelle-t-on, de l'Algérie, du Nigeria et de l'Afrique du sud. Selon les chiffres que les deux conférenciers ont avancés, le continent a un taux de croissance économique oscillant entre 5 et 7%, comme il a fait des bonds en matière de bonne gouvernance et voit 23 pays africains organiser des élections démocratiques entre août 2011 et mars 2013. Parmi les défis, le Secrétaire exécutif de l'Agence de planification et de coordination du NEPAD a d'abord cité les infrastructures, "un élément clef pour favoriser l'intégration régionale, établir des connexions et créer des marchés régionaux". "Les infrastructures et l'agriculture, voilà les deux principales priorités du continent", a souligné M. Mayaki, pour qui les solutions aux problèmes de l'Afrique doivent devenir régionales. Le Secrétaire exécutif a relevé un autre défi énorme, celui lié au fait que plus de 65% de la population africaine est âgée de moins de 25 ans, d'où l'importance, selon lui, d'intégrer la question de l'emploi des jeunes au débat sur l'après-2015, date butoir pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Le secteur privé africain aura un rôle crucial à jouer en la matière pour lutter contre le chômage, a-t-il insisté. Dans ce contexte, le Conseiller spécial pour l'Afrique, M. Abdelaziz, a rappelé que malgré une légère progression de l'aide publique au développement (APD) qui est passée de 47 milliards de dollars en 2010 à 50 milliards de dollars en 2011, la question de la dette demeure un problème pour de nombreux pays africains, notamment les pays post-conflit, tels que le Burundi et la Sierra Leone. Des défis persistent aussi en matière d'égalité entre les sexes, a-t-il dit en expliquant cette situation par l'inégalité d'accès à l'emploi et d'autres barrières socioculturelles qui entravent la pleine participation des Africains à la marche de leur société. Cela n'empêche pas que la croissance du continent africain aura un impact positif sur la solution apportée à la crise financière actuelle, a affirmé le Secrétaire exécutif du NEPAD, en commentant les 1.000 milliards de dollars promis par les dirigeants du G20 au Sommet de Londres pour relancer l'économie mondiale. Le Conseiller spécial pour l'Afrique a ajouté que des négociations avaient été lancées entre l'ONU et la Banque mondiale pour faciliter l'accès des Etats africains au fonds de la BM. M. Abdelaziz a rappelé qu'à l'occasion de la Semaine de l'Afrique, lancée lundi dernier à l'ONU, trois rapports ont été publiés qui portent sur les promesses et les performances du développement en Afrique, l'évaluation des progrès dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et les réflexions sur une décennie du NEPAD.