La position de l'Algérie dans la crise au Mali fait la part des choses entre les revendications du mouvement touareg et les groupes terroristes, a relevé mercredi à Alger lors d'une conférence-débat, le directeur-adjoint à la Fondation pour la recherche stratégique (France), Jean-François Daguzan. "L'Algérie, avec raison, propose une dimension de négociations car elle fait la part des choses entre le mouvement touareg et l'AQMI (Al Qaïda au Maghreb islamique", a souligné M. Daguzan dans une communication sur "Le terrorisme international : résilience et mutations". Il a appelé, en outre, l'Algérie et la France, à propos du règlement de la crise au Mali, à mettre en place une "approche de coopération", d'autant plus, a-t-il dit, que la coopération entre les deux pays contre le terrorisme a donné des résultats par le passé. Il a considéré que cette coopération va avoir des effets sur les pays riverains, mettant l'accent sur la "nécessité d'éradiquer la menace djihadiste au nord du Mali". "Il faut absolument éradiquer la menace djihadiste au nord Mali car c'est la survie de l'espace régional sahélien qui est en cause", a indiqué M. Daguzan. De l'avis de cet expert français, "il y a un moment où il est absolument indispensable de devoir traiter le problème militairement dans l'éradication des mouvements djihadiste". "L'intervention militaire doit se faire dans le sens de la concertation internationale dans laquelle l'Algérie est partie prenante et dans laquelle il faut distinguer qui est qui", a-t-il encore précisé. Le directeur-adjoint à la Fondation pour la recherche stratégique (France) a estimé qu'il y aura les deux, à savoir les négociations et l'intervention militaire, expliquant la nécessité d'exercer la pression d'une intervention militaire et la négociation pour arriver d'abord à convaincre les Touaregs à se dissocier de l'AQMI. "L'action militaire sera conduite à l'encontre de l'AQMI et l'Algérie a un rôle fondamental à jouer", a-t-il estimé. "Que ce soit le Niger ou la Mauritanie, ce sont tous les pays de la région qui sont concernés par cette menace", a-t-il fait remarquer, car, a-t-il ajouté, "un émirat radical au nord du Mali, risque d'aspirer le régime de ce pays et de ceux de la Mauritanie et du Niger". "L'intervention militaire n'est pas une obligation, mais elle est plutôt inéluctable, c'est-à-dire que d'une certaine manière nous avons besoin de l'outil militaire même si nous voulons négocier", a ajouté l'expert français. Il a ainsi mis l'accent en matière de lutte contre le terrorisme sur la coopération internationale dans laquelle les Etats concernés doivent faire preuve de "véritables capacités à mobiliser les énergies et à construire les outils politiques et juridiques pour réduire cette menace", a-t-il dit. M. Daguzan a ajouté que le terrorisme doit être considéré comme un crime dont le règlement ne passe pas par les tribunaux, citant le cas malien où il y a invasion d'un pays souverain, ce qui amène une réponse d'ordre militaire, a-t-il encore soutenu.