L'émissaire international pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, se rend samedi à Damas dans le cadre de ses efforts diplomatiques pour mettre fin aux violences dans ce pays, avec l'espoir de voir se concrétiser son appel à une trêve favorablement accueilli par les parties concernées. Lors de sa visite dans la capitale syrienne, M. Brahimi rencontrera le ministre des Affaires étrangères, Walid Mouallem, a fait savoir jeudi le porte-parole du ministère syrien des Affaires étrangères, Jihad Makdissi. M. Brahimi concentre ses efforts "diplomatiques difficiles et prudents pour surmonter les obstacles" à "convaincre toutes les parties d'accepter un objectif limité et temporaire comme premier pas de la solution, un test des intentions de chaque partie, puis de le consolider et l'étendre", affirme le quotidien gouvernemental syrien Al-Baath. Le gouvernement syrien avait déjà déclaré qu'il était intéressé par la proposition de cessez-le-feu de M. Brahimi, en réclamant toutefois l'engagement des autres parties impliquées dans le conflit. Le chef du Conseil national syrien (opposition), Abdel Basset Sayda, a également salué cette initiative en faveur d'un cessez-le-feu. Pour sa part, le secrétaire général de la Ligue arabe Nabil el-Arabi a appelé le gouvernement syrien et l'opposition armée à respecter une trêve à l'occasion de la fête de l'Aïd al-Adha, une proposition soutenue par la Turquie et le Liban. "Sur le principe, nous considérons que l'instauration d'un cessez-le-feu (...) pendant la période de l'Aïd al-Adha serait utile", a déclaré mercredi le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu. La proposition de M. Brahimi est également soutenue par l'Iran. Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad s'est dit favorable à un arrêt des combats en Syrie, mais opposé à la proposition turque d'un départ du président Bachar al-Assad afin d'engager une transition en Syrie. "La poursuite des combats et des tueries d'innocents et de citoyens syriens sans armes (...) est inacceptable. Un cessez-le-feu doit être décrété et ensuite il faut engager un dialogue, a soutenu M. Ahmadinejad, ajoutant que "la solution doit être syrienne et venir du peuple syrien". "Cela reviendrait à imposer une solution étrangère aux Syriens. La solution doit être syrienne et non imposée de l'extérieur et le peuple syrien doit décider par le moyen d'élections", a souligné le président iranien, dans des déclarations publiées jeudi. Le médiateur international a estimé lors de sa visite mercredi à Beyrouth (Liban) que le non règlement du conflit en Syrie pourrait mettre la région "à feu et à sang". "Cette crise ne peut pas rester confinée indéfiniment au territoire syrien. Soit elle est réglée, soit elle s'aggravera, débordera, et mettra (la région) à feu et à sang", a-t-il indiqué. M. Brahimi s'était d'abord rendu en Egypte en Irak, en Iran, en Turquie, et en Arabie Saoudite dans le cadre de sa tournée régionale pour une issue de crise syrienne Le Liban, qui tient à rester à l'écart du conflit syrien, a connu des échanges de tirs, éclatés mercredi soir dans le nord du pays, à la frontière libano-syrienne. Le président libanais Michel Suleimane a exprimé l'espoir de trouver une solution pacifique à la crise syrienne lors de sa rencontre mercredi à Beyrouth avec M. Brahimi. Pour sa part, la Chine a appelé le gouvernement syrien et l'opposition armée à soutenir les efforts du médiateur international Lakhdar Brahimi, afin de trouver une solution à la crise en Syrie. Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a lui jugé que la trêve proposée par M. Brahimi était "un très bon objectif", à condition d'être assortie de moyens pour la superviser. Dans ce contexte, M. Brahimi a averti que "cette crise ne peut pas rester confinée indéfiniment au territoire syrien. Soit elle est réglée, soit elle s'aggravera, débordera, et mettra (la région) à feu et à sang". Sur le terrain, les tirs d'artillerie et d'aviation de l'armée régulière syrienne ont baissé d'intensité, selon des médias. L'aviation syrienne bombardait jeudi le nord du pays pour empêcher les rebelles d'étendre leur emprise, alors que l'armée tentait une fois de plus de s'emparer de la localité rebelle de Qoussair (centre) assiégée depuis des mois.