Le conflit en Syrie pourrait mettre la région «à feu et à sang» si un règlement n'est pas trouvé, a averti hier le médiateur international Lakhdar Brahimi de passage à Beyrouth. «Cette crise ne peut pas rester confinée indéfiniment au territoire syrien. Soit elle est réglée, soit elle s'aggravera, débordera, et mettra (la région) à feu et à sang», a indiqué M. Brahimi qui effectue depuis une semaine une tournée régionale auprès des pays influents dans le dossier. Il a renouvelé son appel à la mise en oeuvre d'un cessez-le-feu à l'occasion de l'Aïd el-Adha, qui sera célébrée du 26 au 28 octobre. «Le peuple syrien, des deux côtés (régime et rebelles, ndlr), enterre aujourd'hui une centaine de personnes par jour. Ne peut-on pas demander à l'occasion de cette fête, que ce bilan baisse?», a-t-il affirmé. «Cela ne sera pas une fête heureuse pour les Syriens, mais il faut au moins qu'il y ait moins de tristesse». «Si le gouvernement syrien accède (à cette demande) - et d'après ce que j'ai entendu, il y a espoir - et si l'opposition accepte cette proposition comme elle nous l'a dit, cela sera un très petit pas, un pas microscopique vers un cessez-le-feu plus global, le retrait de l'artillerie lourde, l'arrêt des flux d'armes de l'étranger puis vers une solution politique en Syrie», a poursuivi M.Brahimi. La tournée de M.Brahimi, qui s'est rendu notamment en Arabie saoudite et en Turquie, qui soutiennent la rébellion et en Iran, allié de Damas, est une nouvelle tentative de trouver une issue à la guerre civile en Syrie déclenchée par une rébellion armée contre le pouvoir en mars 2011.