La région de l'Ouarsenis a constitué, depuis le déclenchement de la glorieuse guerre de libération et jusqu'à l'aube de l'indépendance nationale, un bastion de la prestigieuse Armée de libération nationale (ALN) où elle a remporté plusieurs victoires sur le colonisateur français. S'étendant du sud-est de la wilaya de Relizane jusqu'à la wilaya de Tissemsilt, cette région ayant abrité les commandements de la zone IV de la wilaya 5 historique a été le théâtre de batailles farouches et incessantes contre l'occupant durant toutes les étapes de la révolution armée, évoquées et remémorées avec fierté par la génération de l'indépendance et la famille révolutionnaire. Parmi ces batailles, qui ont eu lieu à Ammi Moussa, Ramka, Oued Rhiou et d'autres et qui sont restées gravées dans la mémoire collective, celles batailles de Had Chekala, Ouled Othmane, Oued Allala, Djebel Bourokba, Cherata et Oued El Hama. La bataille de Oued Allala dont les faits se sont déroulés en novembre 1957 reste parmi les plus célèbres où les forces coloniales françaises ont subi de grandes pertes dans ses troupes et son armement. Cette bataille a eu lieu lorsqu'une katiba de Bougandoura Mohamed appelé "Si Maamar" eut tendu une embuscade, le matin du 13 novembre à Oued Allala situé en contrebas du mont "Ouled Benabderrahim" sur ordre du commandant de la zone IV, le commandant Benadda Benaouda dit "Si Zeghloul", à une patrouille de l'armée française venant de la ville de Mendès. Selon le secrétaire de wilaya de l'Organisation des moudjahidine (ONM), les rangs du colonisateur ont essuyé plusieurs morts et blessés et les moudjahidine ont récupéré du matériel militaire de l'ennemi et ont détruit autre, l'obligeant à recourir aux unités de renfort en faction à proximité du site des opérations. Des avions ont été utilisés par l'armée française pour bombarder les positions des moudjahidine, selon le même intervenant. Le professeur Lahcen Mohamed, chercheur en histoire de la région a évoqué, dans le même sens, que l'armée française a fait appel à des unités de commandos de l'air d'Oran, qui ont participé à cette bataille avec trois hélicoptères et plusieurs avions. Il a ajouté que lorsque les moudjahidine furent assiégés par les troupes ennemies venues en renfort, le commandant Si Zeghloul a ordonné à la katiba de Si Larbi d'attaquer le poste des forces françaises à Ain Tarik, pour desserrer l'étau et créer des brèches à travers les vallées de la région. Dans cette bataille, qui a duré jusqu'au coucher du soleil, le commandant de la katiba Si Maamar est tombé au champ d'honneur à l'âge de 34 ans ainsi que 33 de ses compagnons et deux enfants, alors que deux tiers de la katiba ont réussi à se retirer, selon l'historien Mohamed Lahcen, qui a souligné que les troupes françaises ont reconnu avoir perdu neuf hommes de l'artillerie et plusieurs avions. Si ces batailles ont suscité l'attention des historiens, d'autres plus nombreuses qui ont eu lieu au Ouarsenis sont restées dans les mémoires des moudjahidine de la région. Dans ce sens, le moudjahid Bousmaha Tayeb (72 ans) qui a pris part à certaines d'elles a affirmé que l'Ouarsenis fut le théâtre à longueur d'années de la révolution de batailles et affrontements avec l'armée française livrés par 10 à 20 moudjahids. Il a cité, à titre d'exemple, que seulement au mois de novembre 1961, il a participé en compagnie de moudjahidine de la région à deux batailles, la première au mont Bourokba et la seconde près de la commune de "Melaab" (Tissemsilt), où les forces coloniales appuyées par l'aviation ont subi de lourdes pertes humaines et matérielles. Ce moudjahid a insisté sur l'importance de mettre en exergue les hauts faits d'armes des moudjahidine partout dans le pays pour faire connaitre aux générations montantes le prix fort du sacrifice pour l'indépendance de l'Algérie.