L'Envoyé personnel du Secrétaire général de l'Organisations des Nations unies pour le Sahara occidental, Christopher Ross qui se trouve depuis samedi au Maroc dans le cadre d'une tournée en Afrique du Nord et en Europe a indiqué, lundi à Rabat, que sa visite s'inscrivait dans la continuité de la mission que lui a confiée le secrétaire général des Nations unies. "Ma visite s'inscrit dans la continuité de la mission que m'a confiée le secrétaire général des Nations Unies il y a trois ans" a déclaré M. Ross à l'issue de l'audience que lui a accordée le roi Mohammed VI du Maroc. Il a ajouté qu'il était venu dans la région pour "faire le point sur les cinq dernières années de négociations directes, de recueillir des idées sur les meilleures façons de réaliser un progrès réel dans le processus de négociation, et examiner l'impact des récents développements du dossier du Sahara occidental". Il a également annoncé qu'à son retour à New York, il transmettra ses conclusions au secrétaire général des Nations unies et présentera son rapport au conseil de sécurité "vers fin novembre". Outre sa rencontre avec le roi du Maroc, l'envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU a eu une série d'entretiens politiques à Rabat avec les autorités marocaines et des personnalités non gouvernementales sur le conflit du Sahara occidental. Il a notamment eu des entretiens avec le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane ainsi qu'avec le ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Saâd Dine El Otmani, le ministre de l'Intérieur, Mohand Laenser et le ministre délégué auprès du ministre de l'Intérieur, Charki Draiss. Dimanche, il avait rencontré cinq personnalités du monde politique et associatif afin de recueillir leurs points de vue sur le conflit du Sahara occidental, a-t-on appris de sources concordantes. Il s'agit de la première fois qu'un envoyé onusien rencontre des personnalités "en dehors" du gouvernement marocain, relève-t-on. La tournée en Afrique du Nord et en Europe se prolongera jusqu'au 15 novembre prochain. Pour rappel, l'envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU devait se rendre dans la région à la mi-mai dernier avant que le gouvernement marocain ne décide, unilatéralement, de lui retirer sa confiance, et ce, quelques semaines après la publication d'un rapport de l'ONU qui avait critiqué les autorités marocaines. Dans ce rapport adressé en avril dernier au Conseil de sécurité, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, avait dénoncé les obstacles posés par le Maroc à la Mission des Nations unies pour l'organisation du référendum au Sahara occidental (MINURSO), en citant les "entraves" qui empêchent cette dernière d'accomplir pleinement sa mission et de s'acquitter de son mandat de "manière crédible" dans les territoires sahraouis occupés. "La MINURSO n'est pas dans la capacité d'exercer pleinement ses fonctions de surveillance de maintien de la paix et d'observation, et ne dispose pas de toute l'autorité lui permettant d'empêcher l'érosion de son rôle", avait affirmé Ban Ki-moon. Suite de la décision marocaine de retirer unilatéralement sa confiance à M. Ross, le secrétaire général de l'ONU avait à plusieurs reprises réitéré sa confiance et son total appui à son Envoyé personnel au Sahara occidental, rappelle-t-on.