Visite - L'Envoyé personnel du Secrétaire général de l'Organisation des Nations unies pour le Sahara occidental, se trouve depuis, hier samedi, au Maroc dans le cadre d'une tournée en Afrique du Nord et en Europe qui se prolongera jusqu'au 15 novembre prochain. Une autre défaite diplomatique et politique pour le royaume qui cède ainsi à la pression internationale et accueille Christopher Ross moins de six mois après lui avoir retiré unilatéralement sa confiance. Il se trouve depuis, hier, samedi à Rabat dans le cadre d'une tournée régionale qui le conduira également en Algérie. Le ministère marocain des Affaires étrangères a bel et bien confirmé la visite dans un communiqué diffusé par l'agence de presse officielle MAP. Les Marocains se sont cependant abstenus quant à tout commentaire expliquant ce revirement de situation. La visite de Christopher Ross aura été précédée par celle du Secrétaire général adjoint de l'ONU chargé des opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, qui s'était rendu, il y a quinze jours, à El-Ayoun occupée (Sahara occidental) où il avait effectué une visite au quartier général de la Minurso. Cette visite a été la première effectuée à la Minurso par un Secrétaire général adjoint de l'ONU chargé des opérations de maintien de la paix, depuis 14 ans. M. Ladsous avait également rencontré, à Chahid El-Hafed (camp des réfugiés sahraouis), le président sahraoui et secrétaire général du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz. Il convient de rappeler que Christopher Ross devait se rendre dans la région à la mi-mai dernier avant que le gouvernement marocain ne décide, unilatéralement, de lui retirer sa confiance, et ce, quelques semaines après la publication d'un rapport de l'ONU qui avait critiqué les autorités marocaines. Dans ce rapport adressé en avril dernier au Conseil de sécurité, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon avait dénoncé les obstacles posés par le Maroc à la Mission des Nations unies pour l'organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso), en citant les «entraves» qui empêchent cette dernière d'accomplir pleinement sa mission et de s'acquitter de son mandat de «manière crédible» dans les territoires sahraouis occupés. «La Minurso n'est pas dans la capacité d'exercer pleinement ses fonctions de surveillance de maintien de la paix et d'observation, et ne dispose pas de toute l'autorité lui permettant d'empêcher l'érosion de son rôle», avait affirmé Ban Ki-moon. Suite à la décision marocaine de retirer unilatéralement sa confiance à M. Ross, le Secrétaire général de l'ONU avait, à plusieurs reprises, réitéré son soutien, sa confiance et son total appui à son envoyé personnel au Sahara occidental, rappelle-t-on. En annonçant la mission de Christopher Ross, le porte-parole du Secrétaire général des Nations unies, Martin Nesirky avait indiqué, le 17 octobre dernier, que «l'accent sera mis sur les échanges de vues avec les interlocuteurs-clés sur la manière d'accélérer les progrès vers l'objectif central énoncé dans les résolutions successives du Conseil de sécurité, en d'autres termes, une solution politique mutuellement acceptable, qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara occidental». Il avait également annoncé qu'à son retour de cette visite de trois semaines, M. Ross devra informer le Conseil de sécurité des résultats de sa mission.