L'Envoyé personnel du Secrétaire général de l'Organisation des Nations-Unies pour le Sahara occidental, Christopher Ross qui se trouve depuis samedi au Maroc dans le cadre d'une tournée en Afrique du Nord et en Europe a rencontré des personnalités marocaines non gouvernementales pour recueillir leurs points de vue sur le conflit du Sahara occidental, a-t-on appris lundi de sources concordants. Il s'agit de la première fois qu'un envoyé onusien rencontre des personnalités "en dehors" du gouvernement marocain, relève-t-on de mêmes sources, ajoutant que le but de ces rencontres est de "ne pas se limiter aux positions" du gouvernement par rapport au conflit. Selon la presse marocaine, M. Ross a eu des entretiens, dimanche, avec cinq personnalités du monde politique et associatif notamment Mohamed Sassi dirigeant au sein du Parti socialiste unifié (PSU, opposition de gauche) et Fouad Abdelmoumni, militant des droits de l'homme. Par ailleurs, dans le cadre de son séjour au Maroc, M. Ross devait rencontrer le chef du gouvernement, Abdelillah Benkirane et le ministre des Affaires étrangères et de la coopération Saâdeddine El Othmani, indique-t-on de mêmes sources. La tournée de M. Ross en Afrique du Nord et en Europe et qui a débuté par le Maroc se prolongera jusqu'au 15 novembre prochain. Pour rappel, l'envoyé spécial du secrétaire général du secrétaire général de l'ONU devait se rendre dans la région à la mi-mai dernier avant que le gouvernement marocain ne décide, unilatéralement, de lui retirer sa confiance, et ce, quelques semaines après la publication d'un rapport de l'ONU qui avait critiqué les autorités marocaines. Dans ce rapport adressé en avril dernier au Conseil de sécurité, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon avait dénoncé les obstacles posés par le Maroc à la Mission des Nations unies pour l'organisation du référendum au Sahara occidental (MINURSO), en citant les "entraves" qui empêchent cette dernière d'accomplir pleinement sa mission et de s'acquitter de son mandat de "manière crédible" dans les territoires sahraouis occupés. "La MINURSO n'est pas dans la capacité d'exercer pleinement ses fonctions de surveillance de maintien de la paix et d'observation, et ne dispose pas de toute l'autorité lui permettant d'empêcher l'érosion de son rôle", avait affirmé Ban Ki-moon. Suite de la décision marocaine de retirer unilatéralement sa confiance à M. Ross, le secrétaire général de l'ONU avait à plusieurs reprises réitéré sa confiance et son total appui à son Envoyé personnel au Sahara occidental, rappelle-t-on. En annonçant la mission de Christopher Ross, le porte-parole du secrétaire général des Nations-Unies, Martin Nesirky avait indiqué, le 17 octobre dernier, que "l'accent sera mis sur les échanges de vues avec les interlocuteurs-clés sur la manière d'accélérer les progrès vers l'objectif central énoncé dans les résolutions successives du Conseil de sécurité, en d'autres termes, une solution politique mutuellement acceptable, qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara occidental". Il avait également avancé qu'à son retour de cette visite de trois (3) semaines, M. Ross devra informer le Conseil de sécurité des résultats de sa mission.