Le président de la Commission nationale de surveillance des élections locales (CNSEL), Mohamed Seddiki, a annoncé mardi à Alger le "gel" de l'opération d'installation des commissions communales et de wilayas de surveillance des élections à travers le territoire national. M. Seddiki a expliqué lors d'une conférence de presse que ce "gel" intervient pour "protester contre l'attitude des pouvoirs publics" qui n'ont pas permis la mise en place de la CNSEL à temps "d'où toutes les contraintes qui en découlent". Les élections des Assemblées populaires communales (APC) et de wilayas (APW) sont prévues le 29 novembre 2012, alors que la campagne électorale débutera le 4 du même mois. Le président de la commission a également estimé que les pouvoirs publics réservent un "traitement différent à la CNSEL par rapport à celui dont bénéficie la Commission de supervision des élections locales". Il a ajouté que la CNSEL a été mise en place "tardivement'", soit 47 jours après la convocation du corps électoral, estimant que sa commission n'"a pas été associée notamment aux opérations de révision des listes électorales et de dépôt des dossiers de candidature". "La mise en place de la CNSEL est intervenue après la fin de ces opérations, et à ce titre nous n'assumons pas la responsabilité de tout ce qui pouvait se produire durant ce processus", a averti M. Seddiki. M. Seddiki a aussi émis des "réserves" sur le vote des corps constitués, dont les éléments "devraient voter par procuration dans leurs communes d'origine", a-t-il estimé, expliquant à ce propos qu'il s'agit d'élections locales et pas nationales. "Il s'agit de voter pour un maire, ce qui oblige les électeurs de donner leurs voix à un candidat qu'ils connaissent". A une question sur un "éventuel retrait" de la CNSEL des élections, M. Seddiki a indiqué que cette question a été évoquée par des membres de la commission, faisant observer que "le retrait n'est pas une solution". Il a ainsi invité les membres de la CNSEL à "poursuivre leur militantisme et leur combat pour l'édification des institutions de l'Etat dans le calme et la sérénité". Par ailleurs, M. Seddiki a exprimé les remerciements des membres de la CNSEL au ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, qui les a reçus mardi après-midi. Il a indiqué que la CNSEL n'a obtenu jusque-là que le numéro d'identifiant des partis, soulignant qu'une plate-forme de revendications politiques a été présentée au ministère de l'intérieur. M. Seddiki qui a insisté sur l'organisation d'"élections transparentes et honnêtes", a, en outre, appelé à "rationaliser les dépenses" et à ne pas "minimiser la CNSEL". Il a indiqué, dans ce sens, que la CNSEL a demandé audience au ministre des Finances. M. Seddiki a aussi démenti les informations faisant état de la demande de rémunération des membres de la CNSEL, précisant qu'il souhaitait que sa commission soit mise sur même pied d'égalité que la Commission de supervision des élections. A une question sur les dispositions de la loi électorale concernant le taux de 30% de représentation de la femme dans les Assemblées élues, M. Seddiki a indiqué que des partis politiques ont du mal à satisfaire cette exigence, notamment dans les régions rurales.