Quelques dizaines de manifestants sont entrés de force mardi dans la salle de l'Assemblée nationale pour protester contre le gouvernement proposé par le Premier ministre Ali Zeidan, au moment où les députés devaient se prononcer sur ce cabinet, provoquant le report du vote. "Je souhaitais qu'on continue cette séance (...) mais, moralement, je ne peux pas prendre cette responsabilité", a déclaré le président de l'Assemblée Mohamed Megaryef, avant de lever la séance, selon des images diffusées en direct par la télévision libyenne. Au moment où un fonctionnaire appelait les députés un par un afin de voter pour ou contre le gouvernement proposé dans la matinée par M. Zeidan, des cris ont été entendus avant que quelques manifestants n'entrent dans l'Assemblée. Empêchés par des membres des services de sécurité d'avancer vers le centre de la salle, ils se sont attroupés à l'entrée, perturbant les travaux. La télévision libyenne a suspendu la retransmission des travaux de l'assemblée pendant quelques minutes, avant de la reprendre. "Ce qui s'est passé constitue une pression psychologique sur les membres du Congrès" général national (CGN), a déclaré M. Megaryef, qui a mis en garde contre le "chaos". "Que tous les Libyens et tout le monde sachent dans quelle ambiance nous travaillons", a-t-il ajouté, estimant que la situation était "hors contrôle". Les locaux du CGN ont été investis à plusieurs reprises par des manifestants, parfois armés, protestant contre une décision du CGN ou contre le gouvernement. La sécurité des lieux et des députés a été maintes fois discutée à l'Assemblée sans toutefois qu'une solution radicale ne soit trouvée à ce problème.