Le ministre sahraoui des Territoires occupés, Mohamed Ould Akik, a lancé vendredi à Alger, un appel aux organisations et à la communauté internationale à se solidariser avec le peuple sahraoui suite aux "exactions" commises par l'occupant marocain jeudi soir à Al Ayoun occupée. "Les forces de l'occupation marocaine sont intervenues de manière féroce et brutale jeudi soir pour réprimer des manifestations qui se sont produites à El Ayoun occupée", a indiqué M. Akik dans son intervention lors de l'audience accordée par le président de la Commission nationale consultative de protection et la promotion des droits de l'homme (CNCPPDH), Farouk Ksentini, à la délégation sahraouie. L'intervention "féroce et barbare" des forces d'occupation marocaines pour réprimer les manifestations des Sahraouis, "ont fait des blessés auxquels s'ajoutent plusieurs arrestations parmi les militants sahraouis", a fait savoir M. Akik. Il a précisé que ces manifestations coïncidaient aussi avec la tournée en Afrique du Nord de Christopher Ross, représentant personnel du secrétaire général de l'ONU, faisant observer que cette visite intervenait également à la veille de la commémoration des évènements sanglants de Gdem Izik. Les forces marocaines avaient attaqué, le 8 novembre 2010, le camp de Gdem Izik (à l'est de la ville occupée El-Ayoun) où vivaient plus de 25.000 citoyens sahraouis, notamment des enfants, des femmes et des personnes âgées. De son côté, le président de la CNCPPDH a indiqué dans son intervention que le Sahara occidental menait "la même lutte que celle menée par l'Algérie contre l'occupant français". "La France s'était comportée avec l'Algérie comme un Etat terroriste. Actuellement le Maroc adopte la même attitude en se comportant tel un Etat terroriste vis-à-vis du Sahara occidental", a déclaré M. Ksentini, soulignant que "la lutte des Sahraouis aboutira inéluctablement à l'indépendance du Sahara occidental". S'exprimant sur la situation des droits de l'homme dans les territoires occupés, le président de la CNCPPDH a indiqué qu'ils sont "quotidiennement bafoués". Pour sa part, la représentante de la commission de l'Union africaine (UA) des droits de l'homme et des peuples, Maya Sahli, a annoncé qu'elle était en passe de finaliser un rapport sur la situation des droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés, document qu'elle remettra en janvier prochain au sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA. Elle a expliqué que sa commission a été instruite par l'UA de mener cette enquête, déplorant toutefois le refus des autorités marocaines de lui accorder l'accès aux zones sous leurs contrôle. Elle a fait état dans son document, avec des témoignages à l'appui, a-t-elle dit, des exactions et des violations des droits de l'homme, commis par les forces marocaines dans les territoires occupés. Une série d'activités en solidarité avec le peuple sahraoui ont été organisées à Alger par le Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS) du 31 au 2 novembre. Ces activités avaient vu la participation d'une trentaine de militants et d'activistes sahraouis des droits de l'homme, venus des territoires occupés, de représentants de la société civile en Afrique et des participants des différents continents. Ces activités visent à "mettre l'accent sur les souffrances endurées par le peuple sahraoui dans les territoires occupés", ainsi qu'à "amener l'ONU à assumer ses responsabilités et à appliquer les résolutions qui garantissent le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui", avait-on indiqué.