Les derniers chiffres économiques à être publiés avant l'élection présidentielle du 6 novembre indiquent un taux de chômage de 7,9% et une croissance de 2%, alors que le président sortant, Barack Obama, est donné pratiquement à égalité avec son rival républicain Mitt Romney dans les sondages. Si l'on fait une comparaison des chiffres de chômage entre les élections présidentielles américaines, l'on observe que dans le cas où le président Obama sera réélu, il aura établi un record puisque aucun président en exercice depuis Franklin Roosevelt n'a pu remporter un second mandat avec un chômage supérieur à 7,4%. S'il perd, il se joindra alors à Jimmy Carter, George HW Bush (père) et Gerald Ford lorsque le chômage était supérieur à 7%. Après la pire récession depuis la Grande Dépression, le chômage est demeuré élevé tout au long de la présidence d'Obama : il était de 7,8% au moment où il avait pris ses fonctions avant de culminer à 10% en octobre 2009. Mais selon les chiffres publiés vendredi par le département américain du Travail, le taux de chômage est passé, en une année, de 8,9% en octobre 2011 à 7,9% en octobre dernier. Par ailleurs, les entreprises américaines ont accéléré leurs recrutements en octobre, et l'amélioration de la conjoncture a incité un nombre accru de chômeurs à reprendre leur recherche d'emploi. Selon les analystes, ce sont deux signes encourageants pour la reprise économique, mais le rythme actuel des créations d'emplois reste encore insuffisant pour faire diminuer significativement le taux de chômage. Alors que la campagne électorale bat son plein, les dernières statistiques du chômage ont été une aubaine pour les deux candidats afin de les commenter chacun à sa manière. Lors d'un meeting tenu vendredi dans l'Ohio, un des Etats-pivots (Swing state) qui recèlerait la clé de l'élection présidentielle américaine, le président Obama a relevé l'augmentation des embauches et vanté sa gestion pour la reprise économique. "Nous avons créé 5,4 millions de nouveaux emplois (depuis le début du mandat présidentiel), et ce matin, nous avons appris que les entreprises ont embauché des travailleurs en octobre plus qu'à n'importe quel moment au cours des 8 derniers mois", a-t-il clamé. "L'industrie automobile américaine est de retour au sommet. L'immobilier est en hausse. Nous sommes moins dépendants du pétrole étranger qu'à tout autre moment au cours des 20 dernières années. Nous avons fait de réels progrès, mais nous sommes ici aujourd'hui parce que nous savons que nous avons encore du travail à faire", a encore déclaré le président-candidat. De son côté, le conseiller en chef en économie à la Maison-Blanche, Alan Krueger, a soutenu que le nouveau rapport sur l'emploi est "une preuve supplémentaire que l'économie américaine continue à se rétablir de la pire récession depuis la Grande Dépression". Donnant, évidemment, un avis contraire, le candidat républicain Mitt Romney a estimé, pour sa part, que le taux de chômage est resté élevé, considérant que c'est "un triste rappel que l'économie est au point mort". Pour cet ancien gouverneur du Massachusetts et homme d'affaires, "cela prouve encore de la nécessité de changer la politique économique du pays". Mais malgré une relative amélioration des chiffres du chômage et de la croissance, l'économie américaine est guettée par un risque de défaut de paiement si le plafond légal de leur dette publique n'est pas relevé avant fin décembre 2012. Fixée à 16.394 milliards de dollars, cette limite maximale de la dette fédérale devrait être atteinte d'ici à la fin de l'année 2012 alors que si ce plafond ne sera pas révisé à la hausse, cela signifie que les Etats-Unis seront en défaut de paiement et devront, en conséquence, opérer des coupes budgétaires automatiques. La dette fédérale a été évaluée à 16.200 milliards de dollars lundi dernier, soit une différence de seulement 194 milliards de dollars pour toucher le plafond fixé par le Congrès américain.