La croissance de l'économie américaine s'est légèrement accélérée au troisième trimestre, donnant un coup de pouce pour la campagne électorale du président Barack Obama qui se trouve devancé par son adversaire républicain Mitt Romney dans les derniers sondages. Selon les chiffres publiés vendredi par le département américain du Commerce, le PIB des Etats-Unis a progressé de 2% sur la période allant de juillet à fin septembre 2012, contre une hausse de 1,3% au deuxième trimestre et de 2% au premier trimestre. Le taux de croissance ainsi réalisé au cours du 3ème trimestre a finalement dépassé les prévisions des économistes, qui tablaient sur une augmentation de 1,8% du PIB. Cette légère amélioration de la croissance s'explique notamment par l'augmentation des dépenses des ménages, la hausse des dépenses du gouvernement avec en tête les dépenses fédérales dans le domaine de la défense, ainsi qu'une embellie sur le marché de l'immobilier. Par contre, les investissements des entreprises ont baissé en raison des réticences à dépenser dans un contexte d'incertitudes, et du recul de la demande extérieure et, donc, des exportations américaines qui ont régressé pour la première fois en trois ans et demi. Par ailleurs, il est constaté que la croissance a enregistré son treizième trimestre consécutif d'expansion, ce qui couvre l'ensemble du mandat de Barack Obama à l'exception de ses premiers mois au pouvoir. Mais en dépit de cette tendance, la croissance de l'économie demeure insuffisante pour conforter solidement le marché du travail caractérisée par un taux de chômage élevé et une lente augmentation des créations d'emplois avec l'ouverture de 146.000 de postes de travail par mois en moyenne, contre 153.000 en 2011. Ces nouveaux chiffres sur la croissance, les derniers à être publiés avant l'élection présidentielle du 6 novembre, ont fait réagir la Maison-Blanche dont le conseiller économique en chef, Alan Krueger, a laissé entendre que les résultats auraient été meilleurs si les républicains n'avaient pas bloqué au Congrès certaines parties du programme économique du président sortant. "Afin de renforcer la croissance économique et la création d'emplois, le président Obama a proposé au Congrès un plan qui permettait aux gouvernements fédéral et locaux d'embaucher et de maintenir à leur poste certaines catégories professionnelles, d'aider le secteur de la construction et de l'économie de demain par la reconstruction et la modernisation de l'infrastructure de notre pays, et d'accorder aux petites entreprises des réductions d'impôts pour les encourager à augmenter la masse salariale", selon M. Krueger. Le président Obama, a-t-il poursuivi, "a également proposé d'étendre les réductions d'impôts pour protéger les familles de la classe moyenne et presque tous les propriétaires de petites entreprises", expliquant que l'extension de ces réductions d'impôt donnerait plus de certitudes à la fois pour l'économie, pour 98% des familles américaines et pour 97% des chefs de petites entreprises. Placée au c£ur de la campagne électorale, l'économie américaine est le thème sur lequel s'affrontent férocement le président Obama et son adversaire républicain Mitt Romney durant leurs meetings et les trois débats présidentiels. Faisant feu de tout bois à l'approche des élections, le candidat Romney a considéré que ces chiffres de croissance étaient "la dernière série d'informations économiques décourageantes." Poussant son offensive, il rappela qu'au dernier trimestre, "l'économie américaine n'a progressé que de 2%, soit moins de la moitié des 4,3% promis par le plan de relance de la Maison Blanche" mis en place en 2009. La faible croissance économique signifie, selon lui, "une lente croissance de l'emploi et une baisse des salaires". Et d'ajouter : "C'est ce que quatre années de la politique du président Obama ont réalisé". Selon les dernières prévisions de la Réserve fédérale, rappelle-t-on, la croissance américaine devrait être comprise entre 1,7% et 2% en 2012, avant de s'établir entre 2,5% et 3% en 2013 et entre 3% et 3,8% en 2014.