Le président Barack Obama a accepté formellement, jeudi soir, l'investiture du parti démocrate pour briguer un deuxième mandat présidentiel, entamant la dernière ligne droite de la campagne pour l'élection présidentielle qui l'opposera à son adversaire républicain Mitt Romney le 6 novembre. Dans son discours d'acceptation, qui a couronné trois jours de la Convention nationale démocrate à Charlotte (Caroline du nord), le président américain s'est déployé à lever les réticences des électeurs encore hésitants, après avoir reçu, la veille, un soutien majeur de l'ancien président Bill Clinton qui symbolise, pour de nombreux Américains, l'époque de la prospérité économique au cours de ses deux mandats dans les années 1990. Alors que le taux de chômage reste rivé à plus de 8%, le président Obama a tenu à souligner qu'il avait eu à diriger un pays qui traversait la pire crise économique depuis la Grande Dépression en comparant, judicieusement, la situation à celle que Franklin Roosevelt avait affrontée, sachant que ce dernier est le seul président américain qui avait réussi à être réélu malgré un taux de chômage qui dépassait les 8%. Obama s'est ainsi présenté comme le président qui a gouverné le pays durant "des moments difficiles", ne reculant pas "devant les décisions et choix difficiles". Pour le locataire actuel de la Maison-Blanche, les électeurs ne feront pas seulement le choix entre deux candidats ou deux partis, mais aussi entre "deux visions fondamentalement différentes" pour le pays, tout en arguant que la reprise économique serait mise en péril en cas de retour des Républicains au pouvoir. Sans aller jusqu'à faire de grandes promesses, il a concédé que les difficultés économiques du pays persistaient encore en appelant les électeurs à plus de patience. "Je ne prétends pas que la voie que je vous propose sera rapide et facile. Vous ne m'avez pas choisi pour vous dire ce que vous vouliez entendre. Vous m'avez élu pour vous dire la vérité. Et la vérité est qu'il faudra quelques années de plus pour que nous puissions résoudre les problèmes qui se sont accumulés au fil des décennies", a-t-il admis. Répondant aux critiques des Républicains pour lesquels les conditions économiques ont empiré depuis que M. Obama a pris ses fonctions en 2009, ce dernier considéra que le candidat Mitt Romney était si déconnecté des luttes de la classe moyenne qu'il n'a aucune idée de la façon de les aborder. Dans son discours de 38 minutes, M. Obama s'est engagé, en cas de sa réélection, à réduire le déficit budgétaire de 4.000 milliards de dollars sur les dix prochaines années, de doubler les exportations d'ici la fin de l'année 2014 et de créer un million d'emplois dans le secteur industriel à la fin d'un éventuel second mandat. Mais avant même que le président ne livra son discours, le camp républicain s'empressa à réagir en accusant Obama d'avoir échoué à créer suffisamment d'emplois et à réduire le déficit budgétaire de moitié. "C'est un moment non pas (pour Obama) de commencer à reformuler de nouvelles promesses, mais de faire un rapport sur les promesses qu'il a faites", a raillé M. Romney dans une déclaration écrite. Les deux candidats démocrate et républicain reprendront, de plus belle, leur campagne électorale avec, à partir du 3 octobre, une série de quatre débats télévisés dont trois entre M. Obama et M. Romney, et un entre les deux co-listiers démocrate, Joe Biden, et républicain, Paul Ryan.