Les approches de l'Algérie et de l'Union africaine (UA) concernant le règlement de la crise au Mali "sont totalement identiques", a déclaré le commissaire à la paix et à la sécurité à l'Union africaine M. Ramtane Lamamra. "Cette vision globale s'articule, en premier lieu, autour de la nécessité de trouver les solutions adéquates à la crise de gouvernance à Bamako en réunissant toutes les conditions favorables au parachèvement du processus démocratique et électoral, ce qui en appelle à un consensus entre différents acteurs maliens", a affirmé M. Lamamra à l'APS en marge de la rencontre du Caire sur les conflits en Afrique. Il a également souligné la nécessité d'engager, en second lieu, des négociations pacifiques avec les deux groupes armés activant dans le nord du Mali, en l'occurrence "Ansar Eddine" et le mouvement "Azawad" et de définir, enfin, les mécanismes sécuritaires et militaires favorisant le règlement pacifique. Le quatrième axe consiste en l'application de mesures économiques efficaces susceptibles de régler les problèmes en suspens qui risquent d'impacter négativement sur le Mali. L'Algérie a toujours défendu cette approche basée sur quatre axes lors des fora internationaux et dans l'action diplomatique, une approche soutenue également par l'UA, a-t-il ajouté. Par ailleurs, M. Lamamra a souligné que l'action au sein du Mali et sur la scène internationale "est sérieuse et donne la priorité au règlement pacifique tout en prévoyant la survenue d'incidentes impliquant le choix sécuritaire et militaire en cas de nécessité". "L'UA ne se prépare pas pour une telle option", a toutefois précisé M. Lamamra ajoutant que "des experts militaires de l'UA, de la CEDEAO et des pays du champs (Algérie, Mauritanie, Niger et Mali) se réunissent actuellement à Bamako pour examiner toutes les options et définir les exigences d'un éventuel recours à la violence". Toute action militaire doit être menée sur la base d'un consensus autour des conditions et objectifs requis dans le cas où la communauté internationale et le gouvernement du Mali seraient contraints à recourir à la force, a-t-il ajouté. Une restructuration du système sécuritaire et militaire au Mali "est une nécessité impérieuse et toutes les aides y compris celles octroyées par l'Algérie sont nécessaires et profitent au rétablissement de la paix", a conclu M. Lamamra.