L'Algérie a réaffirmé sa position à l'égard de la crise dans le nord du Mali en faveur d'une solution politique reposant sur le dialogue entre le gouvernement de Bamako et les groupes touaregs. "La position de l'Algérie n'a pas changé. Elle est claire depuis le début (...) nous avons souligné la nécessité d'oeuvrer pour une solution politique reposant sur le dialogue entre le gouvernement de Bamako et les groupes touaregs, à savoir le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) et Ansar Eddine, un dialogue s'accompagnant d'une lutte implacable contre le terrorisme et les groupes criminels impliqués dans le trafic de drogue et la contrebande sous toutes ses formes", a précisé le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, dans un entretien au journal "El-Khabar" publié lundi. A la question de savoir si des pressions étaient exercées par des puissances occidentales pour amener l'Algérie à soutenir l'option de l'intervention militaire dans le nord du Mali, il a affirmé que "personne ne peut faire pression sur l'Algérie...et nous n'accepterons aucune pression" quant à sa vision d'une solution à la crise sécuritaire dans le nord du Mali qui repose sur l'utilisation de tous les moyens pacifiques par le dialogue avant le recours à l'option militaire. "Si la campagne militaire qui se prépare au Sahel vise à combattre le terrorisme et les groupes criminels impliqués dans le trafic de drogue, l'Algérie l'a soutient, mais si elle vise les Touaregs alors nous devons les laisser régler leurs problèmes entre eux" a-t-il ajouté. Dans une allocution prononcée à l'occasion de la célébration du 50e anniversaire de l'adhésion de l'Algérie à l'ONU, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, avait affirmé qu'"il n'est jamais trop tard pour saisir toutes les opportunités qu'offrent les moyens pacifiques pour régler la crise au Mali", soulignant l'attachement de l'Algérie au dialogue. Les dirigeants de la communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) avaient souligné, lors d'un sommet extraordinaire à Abuja (Nigeria), que le dialogue restait "l'option préférée" dans la résolution de la crise politique au Mali "avant le recours à l'option militaire pour reprendre le nord du Mali des mains des groupes armés". Les dirigeants africains se sont également prononcés en faveur de l'envoi au Mali d'une force de 3.300 soldats pour reprendre le contrôle du nord du Mali en laissant la porte du dialogue ouverte. Ansar Eddine, l'un des groupes armés occupant le nord du Mali, et le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA, rébellion touareg) ont affiché, vendredi à Ouagadougou, leur volonté d'engager un "dialogue politique" avec les autorités maliennes pour régler la crise. Reçus à Ouagadougou par le président burkinabé Blaise Compaoré, médiateur pour l'Afrique de l'Ouest dans le conflit malien, les deux groupes ont exprimé leur "disponibilité à s'engager résolument dans un processus de dialogue politique". Le Premier ministre malien Cheick Modibo Diarra a jugé, dimanche à Ouagadougou, que le dialogue était "inévitable" avec Ansar Eddine et le MNLA. "Le dialogue est inévitable. Les gens qui composent le MNLA et Ansar Eddine sont nos compatriotes. Ils sont Maliens", a déclaré M. Diarra après son entretien avec le président burkinabé Blaise Compaoré.