La campagne en vue du double scrutin du 29 novembre pour le renouvellement des membres des 1.541 Assemblées populaires communales (APC) et des 48 Assemblées populaires de wilayas (APW) tire à sa fin, avec la poursuite du marathon de meetings et de sorties de proximité des 52 partis politiques et candidats indépendants qui s'évertuent à convaincre leurs militants et électeurs. La campagne électorale qui s'achève trois jours avant la tenue du scrutin aura été différemment appréciée par les partis en lice, ceux qui sont aguerris aux rendez-vous électoraux ne s'étant pas plaints de l'engouement populaire, alors que les partis nouvellement créés ont eu, pour la plupart, des difficultés à faire le plein lors des meetings organisés à cette occasion. Tous les partis ont appelé la population, de manière unanime dans leurs discours, à aller voter en masse le 29 novembre, soulignant qu'il s'agit d'un acte de civisme à même de "renforcer davantage" la démocratie et de "consacrer" la "volonté populaire". Ces partis ont également considéré que les élections locales sont organisées dans le cadre du parachèvement des réformes politiques initiées par le président de la République, insistant sur le changement pacifique. Dans leurs discours, les formations politiques et les indépendants ont insisté aussi sur la stabilité du pays, d'où "l'impérative nécessité" pour que le scrutin se déroule dans "la sérénité" et la "concorde". Ces mêmes partis ont préconisé en outre de donner davantage de prérogatives et d'attributions aux futures Assemblées élues au moment où d'autres formations politiques ont considéré que les nouveaux codes communal et de wilaya offrent davantage d'attributions aux nouveaux élus, se félicitant ainsi que ces nouveaux textes de lois évitent désormais le retrait de confiance dont avaient soufferts les APC. Durant cette campagne, les partis ont défendu leurs idées et programmes chacun selon sa tendance, tout en s'intéressant au volet socio-économique, notamment le développement local. Les partis ont également appelé à élire des candidats "compétents", mettant l'accent sur le rajeunissement des APC, conformément aux orientations du président de la République consistant à donner le relais aux jeunes. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M. Daho Ould Kablia, a estimé entre 40 et 45 % le taux de participation au scrutin, qualifiant de "capital" l'enjeu de ce rendez-vous dans la vie des citoyens. "Le taux de participation est lié à l'enjeu du scrutin et ces élections (locales) représentent un enjeu capital, l'APC étant la cellule de base de l'Etat et c'est en son sein que sont prises les décisions concernant la vie du citoyen sous tous ses aspects", avait déclaré M. Ould Kablia. Le Premier ministre M. Abdelmalek Sellal, avait indiqué à la veille de la campagne électorale que le gouvernement mobilisera "tous les moyens nécessaires" pour la réussite des élections, soulignant à ce propos que "la priorité des priorités" de son plan d'action consiste à "assurer un service public à la hauteur des attentes des citoyens". A cet effet, 4.313 structures, dont 2.122 salles, 943 stades, 960 espaces publics et 287 autres infrastructures, ont été dégagées pour les besoins de la campagne électorale, ainsi que 48.000 bureaux de vote dotés des urnes, mis à la disposition des électeurs. Le nombre de listes des candidatures déposées au titre de ces élections a atteint, à l'expiration du délai réglementaire requis le 10 octobre dernier, 9.177 listes pour les APC et 615 pour les APW, rappelle-t-on. Parmi ces listes, 8.383 ont été déposées par les 52 partis en lice et 179 par les indépendants pour les APC, alors que pour les APW, les partis ont déposé 615 listes et les indépendants 9 listes, a précisé le ministre de l'Intérieur. Le ministre de l'Intérieur avait fait état également de 20.673.818 inscrits sur les listes électorales au 31 mars 2012, dont 520.128 nouveaux inscrits, tandis que le nombre de radiés de ces listes a atteint 230.107 personnes à la même date. Pour le bon déroulement de ces élections, deux commissions de supervision et de surveillance des élections ont été mises en place. La Commission nationale de supervision des élections locales (CNSEL) que préside M. Slimane Boudi a été installée le 24 septembre dernier. Elle est composée de 311 magistrats (76 magistrats de la Cour suprême, 10 magistrats du Conseil d'Etat, 188 magistrats des Cours de justice et 37 magistrats des tribunaux) désignés par le président de la République. Pour ce qui est de la Commission nationale de surveillance des élections locales (CNSEL), elle est composée de représentants des partis politiques participant aux élections et de candidats indépendants. Son président, Mohamed Seddiki, a regretté" l'installation "tardive" de cette structure, soit 47 jours après la convocation du corps électoral. Il avait estimé, lors d'une conférence de presse, que sa commission n'a pas été associée notamment aux opérations de révision des listes électorales et de dépôt des dossiers de candidature. "La mise en place de la CNSEL est intervenue après la fin de ces opérations, et à ce titre nous n'assumons pas la responsabilité de tout ce qui pouvait se produire durant ce processus", avait averti M. Seddiki.