Le secrétaire d'Etat chargé de la Prospective et des statistiques, Bachir Messaitfa, invité à une rencontre sur le développement durable dans l'économie islamique, a indiqué lundi à Guelma, que la création en Algérie d'une banque nationale de la zakat est "envisageable en tant qu'institution bancaire spécialisée". Le secrétaire d'Etat a indiqué à l'APS, en marge de l'ouverture d'un colloque international organisé à l'université de Guelma sous le thème du "Développement durable dans l'économie islamique", que la création d'une telle banque peut être envisagée à condition que les critères définis par la loi soient réunis. M. Messaitfa, précisant qu'il fait part de cette idée de banque de la Zakat "dans le cadre du débat théorique et scientifique et non en tant que représentant du gouvernement", n'a toutefois pas écarté la "possibilité de présenter cette proposition aux parties concernées dans le gouvernement". Dans une communication intitulée "le développement durable selon la théorie économique islamique et le fiqh, le cas de la Zakat", M. Messaitfa a fait part de sa disponibilité à "argumenter un tel projet et à le présenter aux responsables qui le demandent". La feuille de route élaborée pour la création d'une banque de la Zakat "ne comporte pas les détails techniques et pratiques du projet, mais présente seulement les grandes lignes permettant de concrétiser la mise en pratique de cette idée", a-t-il indiqué. Tous les contributeurs de la Zakat, particuliers, familles ou entreprises sont concernés par l'accumulation de capitaux dans la banque de la Zakat, a-t-il ajouté, précisant que les fonds de la Zakat atteignent en Algérie les 12,5 milliards de dollars, ce qui est, selon lui, encourageant pour lancer une telle institution qui peut contribuer aux investissements locaux et réduire la pauvreté, en favorisant une juste répartition des richesses. Ce colloque international organisé par la faculté des sciences économiques et de la gestion de l'université de Guelma, a prévu, pendant deux jours de travaux, 50 interventions. Il rassemble 70 spécialistes, chercheurs et experts représentant des universités et des institutions de dix pays musulmans, en l'occurrence la Turquie, la Malaisie, l'Arabie Saoudite, l'Irak, le Yemen, la Palestine, l'Egypte, le Koweït, le Soudan, la Jordanie et l'Algérie représentée par plusieurs universités. Les interventions sont axées sur sept volets parmi lesquels le développement durable entre l'Islam et la culture profane, le rôle de la Zakat et des Wakfs dans les institutions financières islamiques et le rôle de l'Etat dans le développement, selon la théorie islamique.