Les sciences sociales en Algérie sont incapables de produire un savoir qui s'adapte aux exigences du changement au sein de la société, ont estimé lundi à Oran, des académiciens participant au symposium national "Algérie : penser le changement : quels apports des sciences sociales et humaines". Lors des travaux de la deuxième journée de cette rencontre organisée par le Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (CRASC) d'Oran, les intervenants ont soutenu que les concernés par les sciences sociales dont les chercheurs "ne s'intéressent pas comme il faut à la société, son évolution et ses mutations". Une chercheuse du CRASC, Badra Mimouni a appelé à adopter une lecture "critique" et à "ouvrir un large débat sur des sujets d'actualité liés à la situation de l'université et de la recherche scientifique. Soulignant que cette rencontre a permis d'orienter le débat sur le rôle des sociologues dans le développement de la société et ses mutations, elle a indiqué, dans ce contexte, que "les sciences sociales sont loin des préoccupations réelles de nos sociétés". Le chercheur du Centre de recherche en économie appliquée de développement, Belakhdar Mezouar a estimé, pour sa part, qu'il y'a des "déséquilibres et des disparités entre les approches d'analyse de la réalité sociale". Le professeur Tayeb Kennouche de l'Université d'Alger 2 a soutenu que les sociologues "ont échoué dans leurs approches abordant la qualité du changement social", soulignant que cet échec est dû à leur "incapacité de produire le savoir et d'approfondir la réflexion sur les questions et les préoccupations de la société". Les travaux de ce symposium scientifique de trois jours, organisé par le CRASC, ont été marqués par la présentation d'une série de communications abordant, entre autres, la problématique du changement en Algérie et les contributions des sciences sociales et humaines et l'étude du changement sous différents aspects politique, économique et urbanistique, environnemental, culturel et éducatif. Cette rencontre académique, qui regroupe une élite d'experts et de chercheurs algériens et étrangers, est organisée en coopération avec un nombre d'établissements d'enseignement supérieur et de recherche scientifique dont l'Université "Mentouri" de Constantine et le Centre de Recherche en économie appliquée de Développement.