L'équipe de recherche du CRASC (Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle) organise pendant deux jours un colloque national qui a pour thème les relations entre l'école et la famille en Algérie. Intitulé «Ecole/famille. Quels modèles éducatifs ?», le colloque s'est déroulé au nouveau siège du CRASC, sis au technopole de l'USTO, à Bir El-Djir. Ce colloque a été marqué par la participation d'universitaires et chercheurs de diverses régions du pays dont Oran, Mostaganem, Ouargla, Batna et Guelma, ainsi que d'une universitaire de Lyon (France). Scindée en cinq séances, dont trois pour la journée d'hier et deux pour celle d'aujourd'hui, cette rencontre a permis à des chercheurs, des universitaires et des sociologues de prendre la parole à tour de rôle pour exposer à l'assistance une sorte d'état des lieux concernant l'éducation en Algérie, et cela après la loi d'orientation de 2008, notamment l'article 19 de cette loi, qui concerne l'implication de la famille dans le processus éducatif des élèves. Cet article préconise «d'autonomiser» les enfants, et de leur apprendre à développer de leur propre chef leur compétence, ainsi que de construire leur savoir. Selon Mme Aïcha Benamar, la directrice adjointe du centre de recherche, deux années après sa promulgation, cette loi commence à porter ses fruits. «On remarque cela notamment dans les taux de réussite qui sont chaque année de plus en plus élevés.» Ceci dit, nous dit-elle encore, «On a remarqué que les zones où le pourcentage d'échec est encore un petit peu en hausse sont les zones reculées, notamment rurales. On explique cela par la réalité socio-économique de ces régions, qui sont le plus souvent défavorisées, et qui ne permettent pas à l'élève de s'épanouir, comme c'est le cas dans les grandes villes !» Dans leur argumentaire, les organisateurs de ce colloque, marquant la rentrée scientifique et culturelle du CRASC, soulignent que «depuis quelque temps, la fonction parentale est devenue une préoccupation des pouvoirs publics. Dans une société en mutation, où les repères sociaux en général et familiaux en particulier changent sans cesse et où de nombreux problèmes apparaissent». Ils estiment également que «la tendance est à se retourner vers la famille, soit pour rappeler son importance dans l'éducation de l'enfant, soit pour l'accuser d'être responsable du désordre scolaire et de la violence qui se manifeste dans le comportement des enfants». «Les questions que nous soulevons sont de savoir comment les familles s'investissent-elles dans la scolarité de leurs enfants ? Quelle place l'école accorde-t-elle dans la vie scolaire de l'établissement ? Si la réforme est axée en grande partie sur l'amélioration de la qualité du processus d'enseignement/apprentissage, quelles sont les stratégies mises en oeuvre par les enseignants en vue d'y répondre ?», ajoutent les organisateurs. C'est donc dans l'auditorium du nouveau centre de recherche que le colloque a débuté, la matinée d'hier. C'est Mme Nouria Benghabrit Remaoun, directrice du CRASC, qui a donné le coup d'envoi de cette manifestation, et cela par une conférence intitulée: «Ecole/famille: une affaire privée et publique». Cela a été suivi par un exposé qui a pour thème: «La parentalité au préscolaire: fonction parentale, fonction enseignante» et qui a été détaillé par le Pr Badra Mimouni, de l'université d'Oran. Par la suite, ce fut au tour du Pr Mustapha Mimouni, de l'université de Mostaganem, de prendre la parole, détaillant à son tour un exposé sur «les modèles familiaux dans les manuels scolaires». En deuxième séance, Mme Samira Boubakour, de l'université de Lyon 2, a détaillé le «style d'éducation parentale et réussite scolaire», suivie ensuite par un exposé donné par Mme Massika Senouci, de l'université de Ouargla, concernant «La famille algérienne et les TICE: quelle nouvelle fonction parentale à mettre en place pour l'épanouissement de l'enfant/élève». Les conférences devaient donc se poursuivre durant l'après-midi, et cela notamment par le Pr Ibrahim Mohamed Baghdad, du CRASC, qui a donné un exposé sur les liens du cours du soir avec la réussite scolaire, suivi par une conférence du Pr Naziha Belbachir, de l'université de Mostaganem, intitulé «Comment la famille peut-elle favoriser l'émergence d'un capital bi-plurilingue et pluriculturel ?» «Les relations historiques qui existent entre l'école et la famille» a été détaillé par le Pr Samira Nakadi, du CRASC et enfin, pour finir, l'assistance devait avoir droit à une étude faite à la wilaya de Biskra, et exposée par le Pr Ahlem Mrabet, concernant la complémentarité entre la famille et l'école. Voilà ce qu'il en était pour la journée d'hier. Quant à celle d'aujourd'hui, elle sera principalement axée sur les débats et les synthèses. Les conférences du deuxième jour du colloque auront lieu seulement durant la matinée et comprendront la prestation de beaucoup de chercheurs et de professeurs.