Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) a estimé que les alliances entre les partis pour la présidence des Assemblées populaires communales (APC) où aucune formation n'a obtenu la majorité lors du scrutin du 29 novembre, sont à même de créer "un blocage générale" alors que d'autres formations politiques ont exprimé leur satisfaction quant à la mise en place de ces alliances. Dans un communiqué publié mardi, le MSP a relevé que "plus de 1100 communes attendent encore l'aboutissement des négociations qui font objet de marchandage et de l'intrusion de l'argent politique pour enchaîner, avec l'achat des consciences, un nouvel épisode du feuilleton de la fraude". Selon le MSP, la démarche relative aux alliances entre partis, autorisées en vertu du dernier amendement de la loi électorale, a entrainé un état de "blocage général" avant que les élus locaux n'entrent en fonction. Le MSP a mis en garde contre ce qu'il a considéré comme des "retombées graves sur la stabilité" de "la composante hétérogène de prés de 80 % des assemblées locales du fait du blocage qui risque d'en découler. L'article 80 de la loi électorale stipule que "l'Assemblée populaire communale élit son président parmi ses membres pour le mandat électoral dans les quinze (15) jours qui suivent la proclamation des résultats des élections. Le candidat à la présidence de l'assemblée populaire communale est retenu sur la liste ayant obtenu la majorité absolue des sièges, selon la lois organique portant régime électoral. "Si aucune liste n'a obtenu la majorité absolue des sièges, les listes ayant obtenu 35% au moins des sièges peuvent présenter un candidat. Si aucune liste n'a obtenu 35% au moins des sièges, toutes les listes peuvent présenter un candidat, selon les dispositions de l'article 80 de la loi organique portant régime électoral. L'élection aura lieu à bulletin secret. Est déclaré président de l'assemblée populaire communale le candidat ayant obtenu la majorité absolue des voix. Si aucun des candidats classés premier et deuxième n'a obtenu la majorité absolue des voix, un deuxième tour est organisé dans les quarante-huit (48) heures qui suivent et est déclaré élu le candidat ayant obtenu la majorité des voix. En cas d'égalité des voix, est déclaré élu le candidat le plus jeune". Dans une déclaration à l'APS, le président de l'instance nationale chargée des élections du MSP, Redouane Benatallah a souligné l'éventualité d'un "vide juridique" dans le cas où un parti remporterait 35% des voix sans pour autant contracter d'alliances. Si aucune liste n'a obtenu 35% au moins des sièges, toutes les listes peuvent présenter un candidat, selon les dispositions de l'article 80 de la loi organique portant régime électoral, le poste étant remporté par le parti majoritaire, a-t-il ajouté précisant que dans ce cas "l'APC sera présidée par une minorité qui n'est pas forcément approuvée par la majorité, ce qui consacrerait une incohérence des membres de l'assemblée et entraverait la réalisation des projets locaux". De son côté, le parti du Front de libération nationale (FLN) qui a obtenu le plus grand nombre de sièges aux APC lors du dernier scrutin ne partage pas cet avis estimant que la loi "permet de rassembler les forces politiques", a indiqué le chargé de la communication du parti Kassa Aissi. Dans une déclaration à l'APS, M. Aissi a indiqué que son parti était entrain de contracter des alliances avec d'autres partis politiques pour la présidence des communes où il n'a pas obtenu la majorité". Le FLN a été élu à la majorité dans 159 communes, à plus de 35% au niveau de 332 autres communes, au plus grand nombre de voix dans 323 communes et à égalité de voix dans 170 communes. Pour sa part, Miloud Chorfi, porte-parole du rassemblement national démocratique (RND) venu en 2eme position, a affirmé que les alliances se formaient "dans la sérénité et sans incidents majeurs" évoquant des différences d'une commune à l'autre selon les spécificités de ces dernières. Pour le secrétaire national du front des forces socialistes (FFS), Ali Laskri, la formation d'alliances n'est pas facile au regard de la différence entre les programmes politiques des partis ayant remporté des sièges au niveau des APC. "Nous ne pouvons pas parler de cas de blocage", a indiqué M. Laskri ajoutant que le FFS "a donné des instructions a ses élus pour qu'ils ne suscitent aucun blocage".