La Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) s'est engagée à déployer quatre mille soldats dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC), où sont actifs les rebelles du "M23", pour aider à mettre fin au conflit et assurer la sécurité et la stabilité de la région. Cette décision a été prise au terme du dernier sommet de la SADC à Dar Essalam en Tanzanie, présidé par le président mozambicain Armando Guebuza, en sa qualité de président en exercice de l'organisation, et en présence de six chefs d'Etat, dont le président congolais, Joseph Kabila Cette force neutre, nécessitant un budget de 100 millions de dollars USD, sera placée sous le commandement de la Tanzanie qui s'est engagée à mettre un bataillon à la disposition de la Force internationale pour le Congo, alors que l'Afrique du Sud doit fournir un appui logistique, et ce dans un délai d'une semaine. Selon le président mozambicain, la SADC travaillera avec la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), l'Union africaine (UA) qui a apporté en septembre dernier son soutien à cette initiative, et les Nations unies pour assurer le succès de la mission de cette force neutre. Les 15 pays de la SADC ont également appelé l'ONU à renforcer le mandat de la force de maintien de la paix présente dans l'est de la RDC (Monusco), et ont réaffirmé lors du sommet l'indivisibilité de la RDC, le respect de sa souveraineté et de son intégrité territoriale. La Monusco, composée de plus de 19.000 hommes, une mission onusienne chargée notamment de protéger les civils, est une des plus importantes opérations militaires de l'ONU dans le monde, mais elle n'a pu empêcher les exactions des milices dans l'Est congolais, ni les récentes avancées des rebelles du M23 dans la région. La SADC a en outre exprimé sa "profonde inquiétude" sur la détérioration de la situation humanitaire dans l'est de la RDC , en condamnant fermement les attaques des rebelles du M23 contre les civils, les forces de l'ONU et les agences humanitaires. Le gouvernement de la République Démocratique du Congo (RDC) et les rebelles du M23 ont entamé des discussions dimanche à Kampala afin de ramener la paix dans l'est du pays, après que le mouvement rebelle eût accepté dix jours auparavant de quitter la ville clé de Goma (est), prise le 20 novembre dernier, en échange de l'ouverture de ces négociations sous médiation ougandaise. Les deux parties doivent dans un premier temps engager des "discussions préliminaires" sur le format des négociations à mener ensuite sur le fond du conflit dans l'est du pays. "Cette journée marque le début du dialogue entre le gouvernement de la RDCongo et le M23", a déclaré le ministre ougandais de la Défense Crispus Kiyonga (en qualité de médiateur) au début de la réunion, qui avait été plusieurs fois reportée. Le secrétaire exécutif du mouvement rebelle et ancien ministre provincial de la Justice du Nord-Kivu, François Rucogoza, a estimé que "la situation sécuritaire dans l'est" de son pays s'"explique en partie par le refus du gouvernement central de reconnaître qu'il y a des problèmes internes qu'il faut diagnostiquer et traiter en profondeur". "Elle est aussi l'expression d'une conséquence visible d'une mauvaise gouvernance caractérisée par le manque d'un leadership visionnaire", a-t-il dit. Pour le premier ministre de la RDC, Matata Ponyo, les discussions à Kampala entre le gouvernement et le M23 se limitent à "la clarification sur l'exécution de l'accord du 23 mars 2009". Les rebelles du M23 sont essentiellement des Tutsi congolais, issus d'une précédente rébellion, qui avaient intégré l'armée régulière congolaise en 2009 après la signature d'un accord de paix. Ils se sont mutinés de nouveau en avril, estimant que ces accords n'avaient jamais été pleinement appliqués. Selon Kinshasa et l'ONU, la rébellion est soutenue par le Rwanda et l'Ouganda, ce que Kigali comme Kampala, démentent. Les violences dans l'est de la RDC ont conduit des milliers de personnes à fuir. Les rebelles comme les troupes gouvernementales ont commis des viols, des meurtres et des pillages lors des récents affrontements, selon les Nations unies.