Les chefs d'Etat de la région des Grands Lacs doivent entamer mardi des discussions dans la capitale ougandaise Kampala pour définir le contexte d'une «force neutre» chargée d'éradiquer les groupes armés dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) et de surveiller la frontière avec le Rwanda. Le «principe» de cette force impartiale avait été adopté fin juillet, lors d'un précédent sommet de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) en marge du Sommet des chefs d'Etat de l'Union africaine (UA) à Addis Abeba. La CIRGL compte 11 membres : Rwanda, RDC, Ouganda mais aussi Angola, Burundi, Centrafrique, Congo, Kenya, Soudan, Tanzanie et Zambie. Plusieurs types de forces devraient être suggérées, selon des documents préparés par les ministres des Affaires étrangères des pays des Grands Lacs, notamment une force régionale constituée de soldats de la région et financées par ses Etats, à laquelle l'UA s'est dite prête à contribuer et une force «internationale et régionale incorporée à la Monusco»» dont le mandat – limité actuellement à la protection des civils – serait renforcé. A Addis-Abeba, le président de la RDC, Joseph Kabila, et son homologue rwandais, Paul Kagame, s'étaient rencontrés pour la première fois depuis la reprise des armes par le mouvemnt «M23» des mutins et s'étaient entretenus en tête-à-tête. Les deux chefs d'Etat s'étaient mis d'accord sur le principe d'une force «neutre», mais sans définir sa nature, restée controversée. Les autorités de la RDC, s'appuyant sur un rapport de l'ONU, accusent le Rwanda de soutenir les mutins du M23, issus d'une précédente rébellion et intégrés à l'armée congolaise aux termes d'un accord signé avec Kinshasa le 23 mars 2009. Les mutins ont retourné leurs armes en avril contre les forces gouvernementales. Kigali dément, accusant en retour Kinshasa, qui réfute, de soutenir les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), rébellion hutu rwandaise opposée au régime du président Paul Kagame et active dans l'est de la RDC. Plus récemment, l'Ouganda a lui aussi été accusé de soutenir les mutins, cette fois par des ONG congolaises. Kampala a démenti.