Le Conseil de sécurité a appelé lundi à la nécessité de faire face rapidement à la crise dans le nord du Mali à travers ''une approche globale et stratégique'', afin de garantir l'intégrité territoriale et de rétablir la stabilité du pays, et d'éviter que les pays du Sahel ne soient davantage déstabilisés. A l'issue de la réunion consacrée au Sahel et au Mali, durant laquelle il a entendu des représentants des principales parties prenantes à cette question, le Conseil de sécurité a réaffirmé, dans sa déclaration, son ''ferme attachement à la souveraineté, à l'intégrité territoriale, à l'indépendance et à l'unité des pays de la région du Sahel''. Il a aussi exhorté les organismes compétents des Nations unies, ainsi que d'autres organisations internationales, régionales et sous-régionales à renforcer les capacités des Etats du Sahel. Dans ce sens, il les a également appelés à redoubler d'efforts pour fournir à ces pays une assistance en vue de contribuer à la sécurité et de lutter contre la criminalité transnationale organisée et le terrorisme. Par ailleurs, l'organe de décision de l'ONU a exprimé sa préoccupation concernant les problèmes sous-jacents qui règnent dans la région du Sahel et s'est intéressé de près aux problèmes de sécurité et aux enjeux politiques complexes auxquels celle-ci fait face, lesquels ''sont fortement liés à des problèmes humanitaires et à des difficultés de développement, ainsi qu'aux effets néfastes des changements climatiques et écologiques''. Le Conseil s'est dit ''gravement préoccupé'' par l'insécurité et la grave crise humanitaire qui continue de sévir dans la région du Sahel, ''que viennent compliquer la présence de groupes armés, y compris de mouvements séparatistes et de réseaux terroristes et criminels, et la multiplication de leurs activités, ainsi que la prolifération continue d'armes en provenance de la région et d'ailleurs, qui menacent la paix, la sécurité et la stabilité des Etats de la région''. Il a souligné, à cet égard, qu'il importait de mettre en œuvre toutes les résolutions pertinentes du Conseil, notamment celles concernant les embargos sur les armes. De surcroît, le Conseil a exprimé sa préoccupation ''par la présence de plus en plus solidement établie, au Sahel, d'éléments terroristes, notamment d'Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), de groupes qui lui sont affiliés et d'autres groupes extrémistes, et ses conséquences pour les pays de la région et au-delà, ainsi que par la grave menace que représentent la criminalité transnationale organisée dans la région du Sahel et les liens de plus en plus étroits qu'elle entretient parfois avec le terrorisme''. Par ailleurs, il s'est félicité des initiatives et mesures prises notamment par les pays du Sahel, de l'Afrique de l'Ouest, de l'Union africaine, de la CEDEAO et des partenaires internationaux ''pour s'attaquer aux problèmes complexes et multidimensionnels auxquels la région du Sahel fait face''. Le Conseil a réaffirmé, à cet égard, la nécessité de renforcer la coopération et la coordination entre les pays du Sahel, en collaboration avec les organismes compétents des Nations unies et les partenaires régionaux et internationaux, afin de lutter contre les activités d'AQMI et d'empêcher la progression de ses éléments et de ceux des groupes qui lui sont affiliés dans les régions du Sahel et du Maghreb, et au-delà, ainsi que pour combattre la prolifération de toutes les armes et la criminalité transnationale organisée, y compris les activités illicites telles que le trafic de stupéfiants. Aussi, il a estimé qu'il importait d'adopter ''une approche globale qui couvre les questions de sécurité et de développement ainsi que les questions humanitaires, et qui soit de nature à répondre aux besoins immédiats de la région du Sahel ainsi qu'à ceux qui s'inscrivent dans une perspective à plus long terme''. Le Conseil de sécurité a demandé au Secrétaire général de l'ONU et à son Envoyé spécial de mettre la dernière main, dans les meilleurs délais, à la stratégie intégrée de l'ONU pour la région du Sahel touchant les questions de gouvernance, de sécurité, de droits de l'homme et de développement et les questions humanitaires. Il est à rappeler que lors de cette réunion du Conseil de sécurité, l'Envoyé spécial de l'ONU pour le Sahel, Romano Prodi, a soutenu que ''compte tenu des conséquences néfastes de toute action militaire, il faut redoubler d'efforts pour que les objectifs fixés soient atteints de manière pacifique''.