Le Conseil de sécurité de l'ONU a appelé à des sanctions contre les rebelles du nord du Mali qui s'allieraient à Al-Qaïda, dans une résolution adoptée à l'unanimité jeudi dernier. La résolution «appelle les Etats membres à soumettre (…) les noms des individus, groupes et entités qui sont associés à Al-Qaïda, y compris dans la région du Sahel et en particulier dans le nord du Mali» afin qu'ils fassent l'objet des sanctions prévues par l'ONU contre ceux qui soutiennent Al-Qaïda. Elle «demande instamment aux groupes rebelles au Mali de s'abstenir de toute forme d'association avec Al-Qaïda au Maghreb islamique et de lutter contre la menace représentée par des groupes terroristes au Mali». Ces derniers sont appelés également «à renoncer à toutes les affiliations incompatibles avec la paix, la sécurité, l'Etat de droit et l'intégrité territoriale du Mali».Le Conseil de sécurité a chargé, par ailleurs, le secrétaire général de l'ONU d'élaborer une stratégie intégrée pour la région du Sahel. Ce dernier devra lui présenter, d'ici au 31 juillet en cours, un rapport sur la situation au Mali et la mise en œuvre de la résolution adoptée jeudi, sur les mesures qui pourraient être prises pour rétablir l'ordre constitutionnel et l'intégrité territoriale du Mali. Il a aussi chargé le chef de l'ONU d'élaborer et de mettre en œuvre, en consultation avec les organisations régionales, une stratégie intégrée de l'ONU pour la région du Sahel touchant aux questions de sécurité, de gouvernance, de développement et de droits de l'Homme et aux questions humanitaires, en y associant le Bureau des Nations unies pour l'Afrique de l'Ouest, et lui a demandé de le tenir informé, à l'échéance du 15 septembre prochain, des progrès qui auront été accomplis.Le Conseil n'a pas manqué de rappeler son rejet catégorique des déclarations du Mouvement national pour la libération de l'Azawad (Mnla) relatives à «une prétendue indépendance» du nord du Mali et réaffirmé qu'il considère de telles annonces comme étant «nulles et non avenues». Constatant que la situation au Mali fait peser une menace sur la paix et la sécurité internationales dans la région, l'organe de décision de l'ONU a réaffirmé son plein appui à la médiation entreprise par la Cédéao et l'Union africaine et chargé le secrétaire général de continuer d'user de ses bons offices, notamment par l'intermédiaire de son représentant spécial pour l'Afrique de l'Ouest. En outre, il s'est dit «vivement préoccupé par l'insécurité et la détérioration rapide de la situation humanitaire dans la région du Sahel, que viennent compliquer la présence de groupes armés et de groupes terroristes et leurs activités, ainsi que la prolifération d'armes en provenance de la région et d'ailleurs, qui menacent la paix, la sécurité et la stabilité des Etats de la région». Dans ce sens, il a souligné que «le terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations constitue l'une des menaces les plus graves contre la paix et la sécurité et que tous les actes de terrorisme, quels qu'ils soient, sont criminels et injustifiables». Le Conseil de sécurité a également exprimé son inquiétude de la multiplication des enlèvements et des prises d'otages auxquels se livrent des groupes terroristes «dans le but de lever des fonds ou d'obtenir des concessions politiques» et a affirmé la nécessité de régler ce problème notamment à travers l'intensification de la coopération entre les Etats du Sahel et du Maghreb. Ces derniers sont invités à prendre toutes les dispositions nécessaires pour mettre au point des stratégies qui permettent de lutter contre les activités d'Aqmi, y compris par la répression de la contrebande d'armes, de véhicules, de carburant. Le Conseil de sécurité a pris acte de «la politique de coopération que pratiquent les Etats voisins, dont l'Algérie, le Burkina Faso, la Mauritanie et le Niger, en ouvrant leurs frontières aux réfugiés et en facilitant l'acheminement du personnel, du matériel et des fournitures humanitaires» et a encouragé ces Etats «à maintenir cette politique et à contribuer, dans la mesure du possible, à la stabilisation de la situation». Sur un autre plan, le Conseil a pris note de la demande que lui ont adressé la Cédéao et l'Union africaine afin qu'il autorise le déploiement d'une force de stabilisation de la Cédéao pour accompagner le processus politique au Mali, aider à préserver l'intégrité territoriale du pays et contribuer à lutter contre le terrorisme. Sur ce point, il s'est déclaré «prêt à examiner la demande de la Cédéao dès qu'il aura obtenu davantage de précisions sur les objectifs, les moyens et les modalités du déploiement envisagé et sur d'autres mesures possibles». H. Y.