Le rôle de l'audiovisuel dans le soutien à la Révolution algérienne (1954-1962) a été mercredi à Annaba au centre des travaux de la 2ème et dernière journée d'un séminaire national autour du thème "La lutte de libération nationale dans les medias". Les intervenants qui se sont succédés à la tribune de la salle de conférences du palais de la culture Mohamed Boudiaf d'Annaba ont souligné que le cinéma algérien, né dans le maquis durant la troisième année de la lutte de libération nationale, a constitué un ''support de première importance'' dans la sensibilisation de l'opinion internationale à la justesse de la cause algérienne. L'image stéréotypée des algériens, présentés comme un peuple réduit à l'indigénat, a été ''anéantie'' grâce au travail d'une équipe de professionnels composée de reporters-photographes et de cinéastes dont René Vautier, Djamel Chanderli, Mohamed Lakhdar Hamina, Pierre Chaulet et Pierre Clément, a indiqué le Dr. Mohamed Gharbi, de l'université de Chlef. "Les infirmières de l'Armée de libération nationale (ALN)'' et ''Les attaques des mines d'Ouenza" (Tébessa) figurent parmi les courts métrages "les plus significatifs" réalisés autour de la lutte armée de libération nationale, a-t-il ajouté. Ces courts métrages, vus par le monde entier, ont montré l'atrocité et la terreur du colonialisme à l'encontre des populations civiles autochtones, a fait remarquer, de son côté, le Pr. Fawzi Masmoudi, de l'université de Biskra. D'autres intervenants ont mis l'accent sur l'impact de ces courts métrages sur la sensibilisation, à cette époque, de l'opinion internationale à la cause algérienne, citant, à titre d'exemple, la réalisation, en 1961 dans les camps de réfugiés algériens en Tunisie, par Lakhdar Hamina et Djamel Chanderli, d'un court métrage romancé intitulé "Yasmina". La conférence consacrée à la radio et son rôle dans le soutien à la lutte de libération nationale, cas de Sawt El Arab, a constitué l'un des moments forts de cette rencontre, des personnes qui ont vécu cette période s'étant souvenu, avec émotion, de la voix militante du défunt Aissa Messaoudi. Le soutien de la presse arabe à la cause nationale et à la lutte du peuple algérien pour le recouvrement de son indépendance a été également évoqué lors de ce séminaire durant lequel un hommage appuyé a été rendu à l'historien et écrivain Dr. Belkacem Saadallah, en reconnaissance de son riche parcours professionnel et de sa contribution à la vie intellectuelle et culturelle dans le pays. Ce séminaire a été organisé par la direction de la Culture de la wilaya d'Annaba, à l'occasion du cinquantenaire de l'indépendance, avec la participation d'historiens et de chercheurs.