Histoire n Ce film documentaire de Saïd Mehdaoui montre le rôle du cinéma dans la Guerre de Libération nationale. «C'est un film de 70 mn», qui parle des cinéastes ayant participé à la révolution par l'outil de la caméra comme instrument d'expression artistique.» «Nous avons évoqué dans ce documentaire, leur itinéraire, leur démarche, l'importance de leurs actes» a souligné le réalisateur. «Ils sont les précurseurs de ce qui allait être le cinéma algérien.» Ainsi, Saïd Mehdaoui revient, dans ce film, sur la naissance du cinéma algérien et sur ce qui a favorisé son émergence, c'est-à-dire la Révolution. Le documentaire, réalisé en français mais avec une version en arabe et en tamazight, est une manière de rendre hommage aux reporters-photographes et cinéastes (René Vautier, Djamel Chanderli, Mohamed Lakhdar Hamina, Pierre Chaulet et Pierre Clément) qui ont, à travers l'objectif, contribué à la lutte de Libération nationale. Et donc à la naissance du cinéma algérien. Des témoignages de cinéastes, chercheurs et réalisateurs, accompagnés d'images d'archives, ont démontré comment l'image stéréotypée des orientalistes, qui présentaient les Algériens comme un peuple réduit à l'indigénat, a été fracturée et fissurée grâce aux photographies prises dans les maquis et celles montrant l'atrocité du colonialisme à l'encontre des civils.«Il y a eu aussi dans ce documentaire un travail historique vu l'absence de travaux d'historien sur cette tranche de la Révolution nationale», explique Saïd Mehdaoui, précisant qu'il s'agit d'un travail de mémoire. Les Cinéastes de la liberté, outre sa projection officielle, a été présenté dans le cadre de cinéclubs à Béjaïa et à Constantine, ainsi que lors d'une rencontre initiée par la Fondation Slimane-Amirat. Il a été également visionné à Tunis à l'occasion de la Semaine du film algérien, et aussi dans le cadre du Festival du film amazigh. Les Cinéastes de la liberté est le premier film documentaire réalisé par Saïd Mehdaoui. «C'est en effet mon premier travail, mais j'ai à mon actif quelques courts-métrages. Je suis un passionné de l'image, j'ai appartenu, au début des années 1980, à un mouvement qu'on appelait le mouvement du cinéma amateur, j'ai découvert le cinéma et je me suis essayé à la caméra. J'ai entamé alors une carrière d'amateur.» Saïd Mehdaoui rappelle qu'il était un cinéphile et qu'il a évolué dans différents ciné-clubs. «J'ai décidé alors de réaliser des films, des courts-métrages, mais je savais qu'il fallait que j'apprenne. J'avais beaucoup de respect pour l'image que dégage le projecteur. J'avais compris qu'avant de regarder un film, il fallait être convaincu. J'ai entamé donc ma propre formation (ciné-club et livres). Mon premier court-métrage, Jour du vendredi a été réalisé en 1987. Avant j'ai fait des tentatives, mais qui n'ont pas abouti. J'ai entamé plus tard d'autres films de différents genres, styles et thématiques.»«Chaque film est une manière d'apprendre, d'acquérir de nouvelles expériences et de se parfaire», conclut le réalisateur.