Le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz a souligné l'attachement du Front Polisario au processus de négociations avec le Maroc afin de permettre au peuple sahraoui d'accéder à l'autodétermination dans le cadre de la légalité internationale et des résolutions des Nations Unies. Les négociations avec le Maroc sont "nécessaires" et "la porte de ces négociations demeurera ouverte au moins jusqu'au mois d'avril prochain", a indiqué le président Abdelaziz sur les ondes de la chaîne Une de la Radio nationale, souhaitant voir la question sahraouie aboutir à un règlement final à travers des négociations. Il a ajouté dans le même contexte que les contacts et les pressions "se poursuivront face aux pratiques marocaines", soulignant la nécessité "d'exercer des pressions réelles et efficaces sur la partie qui entrave la loi et s'oppose aux décisions de l'ONU pour l'amener à se conformer à la légalité internationale". Le président sahraoui qui s'est dit convaincu que le rapport de force ne permettait pas actuellement une avancée rapide (dans les négociations), a estimé que ces négociations étaient cependant nécessaires et qu'elles devaient être "soutenues par des pressions et des démarches aux niveaux local et international". "J'entreprendrai dans le cadre de cette démarche des contacts avec les pays membres au Conseil de sécurité, avec les Amis du secrétaire général de l'ONU et les Etats influents sur la scène politique internationale en vue de les convaincre d'exercer davantage de pressions sur la Maroc et orienter ainsi la question sahraouie vers une solution pacifique", a soutenu le président Abdelaziz. Evoquant les récentes tournées et missions internationales dans les territoires sahraouies libérés et occupés, le président Abdelaziz a estimé que "le temps ne joue pas actuellement en faveur du Maroc mais plutôt en faveur du peuple sahraoui". Il a rappelé dans ce contexte "l'intérêt croissant accordé par la communauté internationale" à la cause sahraouie et qui se traduit, a-t-il dit, par "les visites successives" de personnalités et d'organisations régionales et internationales influentes comme celle du Centre Robert F. Kennedy (Etats-Unis), du commissaire des Nations Unies contre la torture et du conseil de l'Union africaine pour la protection des Droits de l'Homme. M. Abdelaziz est revenu dans ce sillage sur la visite dans le région de Christopher Ross, envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental qu'il a qualifiée "d'importante, globale et influente". Il précisé que le rapport présenté par M. Ross aux parties concernées a mis en avant "la gravité et le blocage de la situation dans les territoires sahraouis du fait de la politique marocaine et le refus d'appliquer les résolutions des Nations Unies pour un règlement de la question sahraouie". Le président Abdelaziz a condamné l'entêtement du Maroc dont la politique "bloque toute avancée dans le processus d'organisation d'un référendum libre et démocratique au Sahara Occidental", estimant que "cette politique n'empêchera pas l'accès du Sahara Occidental aux Nations Unies". Le président sahraoui a souligné qu'il ne serait pas étonnant de voir plusieurs pays annoncer dans les prochains jours leur reconnaissance du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, rappelant à cette occasion la décision adoptée récemment par le parlement suédois demandant au gouvernement de son pays de reconnaître la République arabe sahraouie démocratique (RASD). Pour le président sahraoui, cette démarche constitue "une avancée importante et un message fort au gouvernement marocain et à la communauté internationale". "Cette décision démontre clairement que la communauté internationale ne tolère plus l'entêtement de l'occupant marocain ni son rejet de la légalité internationale ni son occupation de plusieurs parties du territoire de la RASD", a-t-il ajouté. Evoquant l'impact des élections en France et en Amérique sur l'évolution de la question sahraouie, M. Abdelaziz a affirmé que les résultats de ces élections "sont venus infirmer les prévisions du gouvernement marocain". Il a également saisi cette occasion pour rappeler "le vécu déplorable du peuple sahraoui du fait de la politique coloniale marocaine", ajoutant que le peuple sahraoui "demeure déterminé à lutter pour le recouvrement de ses droits nationaux, d'accéder à l'autodétermination et à l'indépendance de tous ses territoires". Il a indiqué que plus de 500 disparus étaient recensés et que 65 détenus politiques croupissaient dans les prisons marocaines depuis l'intifada pour l'indépendance le 21 mai 2005 outre 22 autres détenus à la prison de Sale qui attendent de passer devant un tribunal militaire alors que ce sont des civils. La lutte du peuple sahraoui "se poursuivra dans une conjoncture marquée par un intérêt grandissant de la communauté internationale à sa cause", a-t-il dit, concluant que cela signifiait que "la communauté internationale reconnait que le gouvernement marocain entre les efforts des nations unies et piétine les droits de l'homme dans les territoires occupés du Sahara Occidental".