Le président de la Société algérienne de neurochirurgie a affirmé que par manque de lits dans les services de neurochirurgie, les patients souffrant de tumeurs cérébrales sont mis sur liste d'attente alors que leur cas relève de l'urgence. La Société algérienne de neurochirurgie a organisé, du 15 au 18 mai courant, le 59e congrès de neurochirurgie de langue française à l'hôtel Sheraton. L'ouverture des travaux a été assurée par la ministre déléguée à la Recherche scientifique, Mme Souad Bendjaballah, qui a préconisé la mise en réseau des compétences algériennes en la matière. Quelque 400 spécialistes algériens et étrangers ont pris part à ce rendez-vous scientifique pour débattre des nouvelles techniques de neurochirurgie, mais aussi de maladies neurologiques connues ou peu évocatrices, pour le public non initié. Ainsi Pr Ioualalen, de l'EHS Aïssat-Idir a modéré la session dédiée aux accidents vasculaires, notamment les anévrysmes artériels, tandis que son confrère du CHU de Blida, Pr Kheïrredine Bouyoucef a introduit le débat sur l'acromégalie, une maladie provoquée par une sécrétion excessive de l'hormone de croissance et qui se manifeste par une augmentation anormale du visage lorsqu'elle survient après la puberté, et par une très grande taille (gigantisme) lorsqu'elle arrive avant l'âge pubère. Les malformations congénitales, dont le spina bifida, les hernies discales cervicales, la neurochirurgie fonctionnelle, l'endoscopie neurochirurgicale, la pathologie rachidienne figurent également parmi les thèmes abordés, au même titre que les traumatismes crâniens et les tumeurs cérébrales. À ce propos, le Pr. Sidi Saïd, président de la Société algérienne de neurochirurgie, instigatrice de l'événement, a affirmé que la prévalence des tumeurs du cerveau est en croissance dans le pays, à telle enseigne que “les patients qui en souffrent sont de plus en plus mis sur liste d'attente, alors que leur cas relève de l'urgence. Ce n'est pas normal”. Le praticien a expliqué l'augmentation de l'incidence des tumeurs cérébrales par la démographie galopante, le diagnostic fait précocement de nos jours et l'espérance de vie qui atteint les 72 ans. “Nous faisons face à une forte demande alors que les structures de neurochirurgie n'ont pas évolué depuis 1987”, a indiqué notre interlocuteur. À l'insuffisance des services spécialisés, se greffe un déficit en spécialistes. L'Algérie compte 300 neurochirurgiens pour une population estimée à 36 millions d'âme, soit un spécialiste pour 120 000 habitants. “Nous sommes en deçà des recommandations de l'OMS qui préconise un neurochirurgien pour 30 000 habitants. Mais nous ne sommes pas, non plus le pays le moins bien doté”, a précisé le Pr Sidi-Saïd. Il a noté, en outre, qu'il n'existe pas, en Algérie, de carte sanitaire des maladies relevant de la neurochirurgie, alors que le panel est très large. “Depuis peu, certaines maladies neurologiques sont devenues chirurgicales comme l'épilepsie ou le parkinson”, a-t-il conclu.