La moudjahida Zohra Drif-Bitat a estimé, jeudi à Alger, qu'il était important que le président français, François Hollande, ait fait référence aux massacres du 8 mai 1945, commis par le colonialisme français à l'encontre des Algériens. En réaction au discours prononcé par M. Hollande devant les membres des deux chambres du Parlement algérien, Mme Drif-Bitat qui est membre du Conseil de la nation, a estimé qu'il a fait référence à des événements que le droit international qualifie "de crime contre l'humanité". S'agissant de la "repentance" de la France, elle a indiqué que "Hollande ne l'a pas dit explicitement, mais il a fait référence à des faits historiques", soulignant que "cela est important pour les Algériens". "Le président français a rappelé des réalités terribles, notamment ce qui s'est passé le 8 mai 1945, au moment où le reste du monde célébrait la liberté qui nous a été refusée de manière la plus brutale", a ajouté l'ancienne vice-présidente du Conseil de la nation. Relevant que le président français est animé d'une "forte volonté politique" de développer une "forte relation" avec l'Algérie, Mme Drif-Bitat a encore souligné le voeu de M. Hollande de coopérer avec l'Algérie et d'avancer en tant que partenaires égaux "en dehors de toutes formes d'esprit néocolonialiste". Le président français a reconnu dans son discours que l'Algérie a été soumise pendant 132 ans à un système "profondément injuste, brutal et destructeur". Il n'a pas manqué aussi de citer les massacres de Sétif, Guelma et Kherrata" (8 mai 1945) qui demeurent, a-t-il dit, "profondément ancrés dans la mémoire et dans la conscience des Algériens".