L'année 2012 qui vient de s'achever marque le 30eme anniversaire de l'inscription de la vallée du M'Zab (Ghardaïa), région située à 600 km au sud d'Alger, sur la liste du patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO en 1982. La consécration de cet ensemble urbain homogène aussi vaste et complexe a été possible, eu égard à l'originalité de son architecture imprimée à travers les Ksour (cités fortifiées) édifiés par le génie des premiers habitants de cette région aride du sud algérien. Le paysage architectural de la vallée du M'Zab qui se caractérise par son homogénéité. Ce classement par l'Unesco de cet espace urbanistique est l'aboutissement d'un long processus d'accumulation historique et d'actions ponctuelles de réhabilitation effectuées par les pouvoirs publics d'un côté et l'attachement de la population de la vallée du M'Zab et autres acteurs locaux à leur patrimoine matériel, a souligné le directeur de l'Office de la protection de la vallée du M'Zab (OPVM). La région de Ghardaïa, avec l'ensemble de ses Ksour conçus magistralement par les aïeux sous forme architecturale "d'amphithéâtre" épousant le site rocailleux en tenant compte du climat et des concepts religieux, a pu garder sa structure urbaine durant plus de dix siècles avant de devenir un centre d'intérêt de l'organisme onusien, a indiqué Younes Babanadjar. Un patrimoine architectural source d'inspiration des urbanistes modernes L'architecture du M'Zab dont s'est inspiré Le Corbusier, les ouvrages et systèmes hydrauliques ancestraux, attirent annuellement de nombreux chercheurs, architectes modernes et spécialistes en la matière, a souligné le même responsable Le patrimoine de la vallée du M'Zab n'est pas seulement historique et architectural. Il est également culturel, artisanal et immatériel et son classement patrimoine mondial constitue un atout supplémentaire pour le développement économique de la région basée sur le tourisme, a-t-il fait savoir. Si l'inscription au patrimoine mondial offre une reconnaissance internationale, "elle imposera également la préservation, la réhabilitation et aussi à une gestion de ce patrimoine", a précisé M. Babanadjar. Depuis 1982, date de classement de la vallée du M'Zab sur la liste du patrimoine mondial, plusieurs opération de restauration des monument, sites et habitations ont étaient lancées par les pouvoirs publics. Quelque 1.700 habitations traditionnelles situées dans les différents ksour de la vallée du M'Zab ont été restaurées et renforcées avec un traitement de façades, selon le bilan de l'OPVM. Pas moins de 15 opérations de réhabilitation des tours de Guet, 16 opérations de rénovation des portes des ksour, 18 autres de réhabilitation de monuments funéraires, des aires de prières, mosquées, remparts, le système de partage des eaux et les places de souk, ont été également réalisées. Plus de quarante opérations de restauration des monuments historiques de la vallée du M'Zab sont en cour d'étude, indique-t-on. Le classement assure un développement touristique durable De nombreux élus et associations activant dans le domaine de la préservation du patrimoine ainsi que des professionnels des secteurs de la culture et du tourisme se félicitent de l'inscription de la vallée du M'Zab au patrimoine mondial de l'Humanité et estiment que cette consécration "favorise le développement d'un tourisme durable et respectueux des sites et de la culture locale". "Le classement permet aussi de crédibiliser nos campagnes de promotion, c'est désormais un organisme international qui vante notre région du M'Zab", ont-ils précisé. L'importance du patrimoine existant dans la vallée du M'Zab a amené les pouvoirs publics à l'ériger par décret N° 05- 209 du 04/06/2005 comme secteur à sauvegarder et ses limites ont été déterminées en collaboration avec les experts de l'UNESCO. Un plan de sauvegarde et de mise en valeur du secteur sauvegardé de la vallée du M'Zab est en cours d'élaboration, signale-t-on. La 30ème anniversaire du classement de la vallée du M'Zab comme patrimoine universel a été marquée par la visite de la directrice générale de l'Unesco, Irina Bokova à Ghardaïa en avril dernier.