Des représentants du culte musulman en France ont affirmé mercredi leur volonté de poursuivre en justice le secrétaire général de l'UMP (droite), Jean-François Copé, pour ses propos jugés diffamatoires et discriminatoires envers les musulmans, au cas où le Conseil du culte musulman en France (CFCM) venait à retirer sa plainte à ce sujet. "Si le président de l'Observatoire français contre l'islamophobie maintient sa plainte contre Copé, nous nous ajouterons à cette démarche, mais nous maintiendrons notre plainte au cas il la retirerait", a indiqué à l'APS le président du Conseil des démocrates musulmans de France (CDMF), Abderrahmane Dahmane. Une enquête préliminaire avait été ouverte par le parquet de Draguignan (Var) après une plainte du CFCM et l'enquête avait été confiée au service des atteintes aux personnes de la préfecture de police de Paris. M. Copé, alors candidat à la présidence de l'UMP, avait évoqué lors d'un meeting en octobre dernier le cas d'un jeune qui se serait fait "arracher son pain au chocolat par des voyous" au motif "qu'on ne mange pas au ramadhan", suscitant un tollé parmi la communauté musulmane en France. Après une plainte lancée en son encontre, le CFCM avait déclaré mardi, en recevant M. Copé, avoir été "sensible aux regrets exprimés" par ce dernier et estimé qu'il était temps de "sortir par le haut de cette affaire". Mercredi, le président de l'Observatoire français contre l'islamophobie, lié au CFCM, a annoncé que ce dernier maintient finalement sa plainte contre le responsable de l'UMP dans l'affaire dite du pain au chocolat, en raison de son "double langage". Selon Abdellah Zekri, "un communiqué commun devait être signé mardi à l'issue de la rencontre de mardi, mais M. Copé a refusé de reconnaître qu'il avait exprimé des regrets. La plainte n'a donc pas été retirée". Dans un communiqué commun signé par le recteur de la mosquée de la rue Myrha, Cheikh Hamza, le CDMF a estimé qu'il appartient au responsable contesté de l'UMP de "présenter des excuses publiques". Tout en affirmant "ne rien comprendre à la volte-face du CFCM", M. Dahmane a dit refuser de "plates excuses à huis clos" de la part de M. Copé, appelant l'ensemble des associations citoyennes de confession musulmane à "s'associer étroitement" au dépôt d'une plainte près du Tribunal de Grande Instance de Paris.