Les musulmans réunis à la Grande Mosquée de Paris à l'occasion de l'Aïd El Kébir, ont pu déguster des croissants au chocolat baptisés «Copé» Plus de 2000 viennoiseries ont été proposées aux abords de la Grande Mosquée de Paris, pour dire non à «l'islamophobie». Le civisme, ce n'est pas ce qui manque aux musulmans de par le monde. Avec maturité et responsabilité, ils assument pleinement leur appartenance religieuse à l'Islam. Ainsi, pour tenir face aux islamophobes, de tous bord, les musulmans réunis à la Grande Mosquée de Paris à l'occasion de l'Aïd El-Kébir, ont pu déguster, vendredi 26 octobre au matin, des croissants au chocolat baptisés «Copé». Sans pour autant blesser les sentiments religieux ou politiques de l'autre, les musulmans ont usé de l'art de l'humour pour dire à M.Copé «arrêtez d'alimenter et servir de mamelles nourricières l'islamophobie!». C'est dire à l'évidence que cette initiative à le mérite d'être pris en exemple par les musulmans pour cesser enfin de tomber dans le jeu des islamophobes poussant à réagir avec violence la communauté musulmane en France. Abderrahmane Dahmane, ex-conseiller de Nicolas Sarkozy chargé de la Diversité et président de l'association, souligne que cette initiative sert à montrer, par cette distribution de «pains au chocolat en forme de croissant», que la «communauté musulmane est unie contre l'islamophobie et le racisme de Jean-François Copé et qu'elle «inscrit son intégration dans ce pays». Pour rappel, Abderrahmane Dahmane avait été limogé de son poste à l'Elysée en mars 2011 après avoir sévèrement critiqué le débat sur la laïcité et l'islam organisé par l'UMP. «J'aime beaucoup cette façon pacifique de répondre à M. Copé qui fait campagne sur le dos des musulmans et banalise un certain racisme», explique Kamel Cheklat, 40 ans, universitaire en France. Ainsi Samia B, universitaire a, à son tour, souligné: «qu'il est temps pour les musulmans de répondre avec un large sourire à ceux qui les traitent de terroristes, alors que leur tort c'est le fait qu'ils sont tout simplement des bons musulmans». Et de noter: «Il ne faut pas répondre par l'injure», a souligné, avant de soutenir cette «démarche humoristique». Abondant dans le même sillage, Rachida Aboulhouda, une jeune musulmane, a qualifié cette action d'acte pour tourner en dérision ce que dit M. Copé. «Si au moins ce qu'il dit était constructif, pour parler du terrorisme par exemple, mais parler d'une histoire de gamins...», a-t-elle déploré. Aussi, faut-il le dire, cette démarche initiée par les musulmans contribue efficacement à défendre une religion faisant l'objet de manipulation dans un contexte international marqué par la montée grandissante de la vague d'islamophobie en Occident. Il s'agit là en effet d'un acte accompli avec succès contre le racisme et la stigmatisation! Car, plusieurs milliers de fidèles sortaient, peu après 9h, de la prière de l'Aïd El-Kébir à l'appel des membres de l'association des musulmans. En effet, plus de 2000 viennoiseries ont été proposées aux abords de la Grande Mosquée de Paris, pour dire non à «l'islamophobie», en France où la droite française ne cesse pas de nourrir le sentiment d'islamophobie auprès des Français. Cette initiative, décidée par le Conseil des démocrates musulmans de France pour lutter contre l'islamophobie, constitue une leçon à méditer aussi bien par sa symbolique que par sa portée didactique. Signalons en outre que cette initiative tend surtout à répondre au candidat à la présidence de l'UMP, qui avait déclenché une polémique début octobre dernier. Ce candidat a, pour rappel, évoqué dans son discours le cas d'un jeune qui se serait fait «arracher son pain au chocolat par des voyous au motif qu'on ne mange pas pendant le Ramadhan». Tandis que le Conseil français du culte musulman (Cfcm) a, quant à lui, déposé plainte pour diffamation contre Jean-François Copé, jugeant que ses propos avaient «fortement heurté» les musulmans. Toutefois, il faut dire que la justice française n'a pas encore entamé des initiatives allant dans le sens à donner suite à la plainte déposée contre M.Copé.