La directrice du Fonds monétaire international (FMI) Christine Lagarde a préconisé mercredi à Nouakchott la relance du secteur privé dans les pays du Maghreb pour soutenir la croissance économique de la région. "Le modèle de développement économique en place n'était pas à la hauteur. Il n'a pas réussi à créer un environnement propice fondé sur la justice et la transparence, qui puisse favoriser la promotion du secteur privé", a indiqué Mme Lagarde lors d'une conférence sur le potentiel économique du Maghreb à Nouakchott. "Il est plus que jamais nécessaire d'avoir une croissance économique forte et soutenue, une croissance solidaire dont les fruits sont généreusement partagés, une croissance qui crée suffisamment d'emplois pour répondre aux aspirations des jeunes générations", a-t-elle souligné. Elle a préconisé une relance de la croissance dans la région à travers un "réveil du secteur privé", en optimisant le potentiel productif des pays de la région et en créant un environnement propice pour l'innovation, l'esprit d'entreprise, la créativité et l'emploi. Mme Lagarde considère par ailleurs les Investissements directs étrangers (IDE) au Maghreb comme un élément essentiel de cette stratégie. Le Maghreb dispose d'un grand potentiel pour attirer les investissements, mais qu'"il n'a pas toujours mis à profil", estime la directrice du FMI. En 2011, les IDE captés par les pays de la région ont chuté à 6,5 milliards de dollars (-2% du PIB) contre 12,3 milliards de dollars en 2008, selon le FMI. Ce montant est inférieur à celui des régions en Asie, en Amérique latine et en Europe, selon Lagarde qui estime que cela "n'est pas surprenant compte tenu de l'instabilité récente dans la région". De plus, ces investissements n'étaient pas très diversifiés, a-t-elle constaté soulignant qu'une bonne part (environ 30 %) de ces investissements étaient destinés au secteur énergétique et aux industries extractives.