Le chef d'état-major de l'armée malienne, le général Ibrahima Dahirou Dembélé, prévoit une "libération totale" des régions du nord du Mali des groupes terroristes dans un délais "d'un mois" au lendemain de la reprise du contrôle des villes de Diabali et Douentza. "Notre objectif est la libération totale des régions du Nord du Mali. Si les appuis sont conséquents, cela ne dépassera pas plus d'un mois pour Gao et Tombouctou", a déclaré le général Dembélé à la radio France Internationale (RFI). Gao (1.200 km de la capitale malienne Bamako) et Tombouctou (900 km de la capitale) sont deux des principales villes de la vaste région du nord malien, contrôlé depuis plus de neuf mois par des groupes armés affiliés au réseau terroriste d'Al Qaïda. Après la prise de Konna, le 10 janvier dernier, l'armée française est intervenue dans le nord malien à la demande de Bamako dont les forces armées peinaient à faire face à l'avancée des groupes armés. L'armée malienne, soutenue par des troupes françaises, poursuivait mardi son offensive contre les groupes terroristes qui occupent le nord du Mali. Une colonne d'une trentaine de véhicules blindés dans laquelle se trouvaient quelque 200 soldats maliens et français était entrée lundi à Diabali, sans rencontrer de résistance. Diabali était tombée sous le contrôle des terroristes lors d'une attaque le 14 janvier. Leurs positions avaient ensuite été pilonnées par l'armée française. La ville de Douentza (800 km de Bamako) a également été reprise lundi par une colonne des armées malienne et française. Quelque 2.150 soldats français sont déployés au Mali, un chiffre qui va encore augmenter dans les prochains jours. Les pays de l'Afrique de l'Ouest ont réclamé un appui logistique et financier pour le déploiement de la force de soutien internationale au Mali (Misma). Sur le terrain, les soldats maliens patrouillaient mardi à Diabali, à 400 km au nord de Bamako (ouest), dont l'armée française s'est retirée au lendemain de la reprise de cette localité et de celle de Douentza, dans le centre. Plusieurs sources ont fait état d'un repli des terroristes vers Kidal (extrême nord-est), à 1.500 km de Bamako. L'état d'urgence, en vigueur au Mali depuis le 12 janvier, a été prorogé lundi pour trois mois supplémentaires, afin d'assurer "le bon déroulement des opérations militaires en cours pour la libération des régions occupées du pays et pour "maintenir un climat social serein", affirme le gouvernement. De nouveaux pays ont répondu aux demandes d'aide logistique et financière de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) pour le déploiement de la Misma (Mission internationale de soutien au Mali), qui à terme, sera composée de quelque 6.000 soldats africains. Le président de la Commission de la Cédéao, Désiré Kadré Ouédraogo, a toutefois appelé la communauté internationale à "se mobiliser" pour boucler le financement de la Misma, qu'il estime à "environ 500 millions de dollars" (375 millions d'euros). Face à cette instabilité, une ONG travaillant avec l'ONU et spécialisée dans le suivi des mouvements internes de populations, a averti contre des mouvements de "milliers" de Maliens fuyant les zones de combats dans leur pays notamment vers le désert où leur sécurité "est menacée". Le dernier recensement des Nations Unies, diffusé le 14 janvier, a comptabilisé 229.000 Maliens déplacés dans le pays et 147.000 réfugiés dans les pays voisins. L'Union européenne (UE) a annoncé mardi le déblocage de 20 millions d'euros supplémentaires d'aide pour le Mali, destinés aux personnes victimes de malnutrition dans le pays et aux réfugiés dans des pays voisins. Sur la scène internationale, l'UE a proposé d'organiser une réunion internationale sur le Mali le 5 février à Bruxelles, avec l'Union africaine (UA), la Cédéao et l'ONU. Le ministre britannique des Affaires Etrangères, William Hague a indiqué que le Mali ne doit pas être un Etat en faillite et qu'une solution à ses problèmes doit provenir de l'Afrique. Le président égyptien Mohamed Morsi s'est prononcé contre l'intervention au Mali, qui a-t-il indiqué est "de nature à alimenter le conflit dans la région", alors que son homologue tunisien, Mohamed Moncef Marzouki, a souligné que le dossier malien n'est pas considéré uniquement du point de vue sécuritaire, mais aussi politique, compte tenu de "ses retombées directes" sur les pays de la région.