Le Commandement américain pour l'Afrique (Africom) envisagerait l'établissement d'une base de drones au nord-ouest de l'Afrique afin d'accroître les missions de surveillance des groupes extrémistes de la région, rapporte lundi le New York Times. Citant des responsables militaires américains, le quotidien new yorkais précise qu'il s'agirait d'une base de drones de surveillance non armés tout en n'excluant pas le recours à des tirs de missiles "en cas d'aggravation de la menace". En cas d'approbation de ce projet, l'emplacement le plus probable serait au Niger que le chef de l'Africom, le général Carter Ham, a visité récemment et qui serait en discussions pour d'autres options avec des pays de la région, dont le Burkina Faso, selon les mêmes responsables. "Cela est directement lié à l'intervention militaire au Mali, mais il pourrait aussi donner à l'Africom une présence plus durable pour les missions de renseignement, de surveillance et de reconnaissance (ISR)'', avancent-ils. Dans ce sens, des drones Predator non armés seront chargés d'effectuer des missions de surveillance dans la région "afin de combler le manque d'informations plus détaillées sur un certain nombre de menaces régionales dont celles relatives aux groupes terroristes activant dans le nord du Mali et au flux de combattants et d'armes en provenance de Libye", selon NYT. Outre la base permanente de l'armée américaine à Djibouti, une nouvelle base de drones en Afrique du Nord se joindrait à de petites bases aériennes installées ces dernières années sur le continent, notamment en Ethiopie, pour des missions de surveillance opérées par des drones ou des avions à turbopropulseurs conçus pour ressembler à des avions civils, précise-t-il encore. Ce projet doit encore être approuvé par le Pentagone et, éventuellement, par la Maison Blanche, ainsi que par le gouvernement nigérien, selon la même source, rappelant que le président nigérien, Mahamadou Issoufou, a exprimé récemment sa volonté de mettre en place ce qu'il a appelé "une relation stratégique à long terme avec les Etats-Unis". Les responsables militaires américains ont déclaré qu'ils travaillaient encore sur quelques détails de ce projet et qu'aucune décision définitive n'a encore été prise. Mais le plan pourrait faire face à la résistance de certains responsables à la Maison Blanche qui sont réticents à engager des forces américaines supplémentaires en Afrique du Nord. Si ce projet est approuvé, la base pourrait accueillir plus de 300 militaires et contractuels américains. A ce propos, certains spécialistes américains des affaires africaines ont exprimé leur crainte quant à la mise en place d'une base de drones au Niger ou dans un pays voisin, même si ce n'est que pour effectuer des missions de surveillance. Selon eux, un tel projet pourrait s'aliéner la population locale en associant ces drones aux attaques meurtrières au Pakistan, au Yémen et en Somalie.