Le Conseil d'administration du FMI a approuvé lundi un décaissement d'un montant équivalent à 12 millions de DTS (environ 18,4 millions de dollars) en faveur du Mali afin de soutenir financièrement ce pays en crise multidimensionnelle. Cette décision du FMI permettra de soutenir le Mali par un appui financier et par des conseils de politique économique visant à préserver la stabilité macroéconomique et la croissance de ce pays durant les douze prochains mois, dans le cadre d'un large soutien des partenaires techniques et financiers du pays. Régi par le dispositif de la Facilité de crédit rapide (FCR), cet appui permet d'apporter rapidement une aide financière concessionnelle assortie d'une conditionnalité limitée aux pays à faible revenu qui se heurtent à un problème immédiat de balance des paiements. Le Conseil a également noté l'annulation par les autorités maliennes du précédent accord au titre de la facilité élargie de crédit (FEC), approuvé en 2011 pour l'équivalent de 30 millions de DTS (environ 46,3 millions de dollars) qui avait été conçu pour la période 2012-2014, mais qui a déraillé à cause du coup d'Etat de mars 2012 et de ses répercussions. En novembre 2012, une mission du FMI s'est entendue avec les autorités maliennes sur les composantes d'un programme économique pouvant être appuyé par la facilité de crédit rapide. Par ailleurs, la FCR permettra également d'ouvrir la voie à une reprise de l'aide des bailleurs de fonds suite aux événements du début 2012. Intervenant à l'issue de la réunion du Conseil d'administration, le directeur général adjoint du FMI, Min Zhu, a déclaré que l'économie du Mali "traverse une période particulièrement difficile en raison de la sécheresse de 2011, des attaques des groupes extrémistes dans le nord du pays et de l'instabilité politique dans le sillage du coup d'Etat militaire en mars 2012". En conséquence, a-t-il poursuivi, le PIB a reculé de 1,5% en 2012, l'inflation a été attisée par le renchérissement des produits alimentaires et la balance des paiements est devenue déficitaire. Les tensions financières se sont accrues suite à l'affaiblissement des recettes fiscales, à la suspension de l'appui budgétaire des bailleurs de fonds et aux pressions poussant les dépenses sociales et militaires à la hausse. Le gouvernement malien a réagi en adoptant une politique d'austérité budgétaire et les contraintes de trésorerie ont entraîné l'accumulation d'arriérés envers les créanciers extérieurs à hauteur de 0,5% du PIB.