Un quatrième round de discussions entre le Maroc et l'Union européenne pour un nouvel accord de pêche se tient de mercredi à vendredi au siège de la Commission européenne à Bruxelles, après l'échec des discussions menées à la mi-janvier à Rabat, a-t-on appris mardi dans la capitale marocaine. L'ancien accord de pêche datant de 2007 n'avait pas été renouvelé, en décembre 2011, par le parlement européen (PE) qui l'avait rejeté en recommandant que les intérêts du peuple du Sahara occidental soient "mieux pris en compte". Les trois précédents rounds de négociations s'étaient tenus respectivement les 15 et 16 janvier à Rabat, les 19 et 20 décembre à Bruxelles et les 10 et 11 novembre à Rabat. Au cours de ce nouveau round de négociations, les experts marocains du département l'Agriculture et de la Pêche et du ministère des Affaires étrangères et de la coopération et leurs homologues européens aborderont les possibilités de pêche par catégories à pêcher, ainsi que la contrepartie financière, précise-t-on de sources marocaines. Selon la presse marocaine, les deux parties avaient buté, lors des précédents rounds de discussions, sur des contraintes techniques notamment sur le nombre de licences autorisées et les zones de pêche, ainsi que sur l'enveloppe budgétaire qui sera allouée annuellement au Maroc. Si Rabat veut maintenir son enveloppe budgétaire à 36 millions d'euros par an, Bruxelles réclame une hausse du quota des captures ou une extension des zones de pêche, relève-t-on. Le journal "les échos", citant une source espagnole, avait souligné que "les pourparlers piétinent, car le Maroc se refuse d'être à la merci du Parlement européen et de courir le risque d'essuyer un nouveau rejet de la part des eurodéputés". Le Maroc souhaiterait que le protocole "soit soumis sous forme de projet aux eurodéputés" et que les "négociations approfondies" soient entamées une fois que le texte aura reçu le feu vert de l'hémicycle européen, avait-il précisé. L'ancien accord concédait 119 licences de pêche à la flotte européenne, dont une centaine de bateaux espagnols. Signé en 2007, l'accord qui permettait à la flotte européenne, et particulièrement espagnole, de pêcher dans les eaux territoriales du Sahara occidental n'avait pas été reconduit en décembre 2011 par les députés européens. En riposte à cette décision, les autorités marocaines avaient, le jour même de l'annonce du vote du PE, le 14 décembre 2011, demandé à la flottille de pêche européenne de quitter les eaux marocaines et celles du Sahara occidental occupé. Plusieurs ONG avaient dénoncé l'ancien accord qui était en "violation du droit international", puisque le dossier du Sahara occidental, dernière colonie en Afrique, se trouve sous la responsabilité des Nations unies, notamment le Conseil de sécurité et la commission de décolonisation.