La commission des Nations unies pour le développement social recherche les moyens de faire reculer le niveau du chômage dans le monde, qui a atteint le seuil alarmant de 200 millions de personnes sans emploi, révèle l'ONU sur son site internet. Lors de sa 51ème session entamée mercredi, cette commission devrait se pencher sur les mesures engagées par l'ONU pour freiner le fléau du chômage dans le monde, en progression constante et qui touche 200 millions de personnes en âge de travailler. Pour le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales Wu Hongbo, ces 200 millions de personnes sont essentiellement des jeunes représentent 40% de la totalité des demandeurs d'emploi dans le monde. Au cours de cette session, qui durera toute la semaine, la Commission examinera également ce qui a été fait pour mettre en oeuvre les mesures prises par l'ONU en faveur des personnes fragiles et des jeunes, avant d'aborder les questions sociales relatives au programme de développement durable post-2015. Le développement social est en effet l'un des trois piliers avec la croissance économique et la protection de l'environnement de ce programme. "Pour parvenir à cette mise en œuvre, il est nécessaire de mobiliser l'énergie de toutes les composantes de la communauté mondiale", a plaidé le Secrétaire général adjoint, citant autant les Etats Membres, que la société civile, les ONG ou les individus. La commission met ainsi l'accent sur l'investissement dans les personnes, c'est à dire l'emploi, la santé, la nutrition, l'éducation et la protection sociale pour parvenir à leur autonomisation. Par la suite, ces personnes seront plus à même de saisir les opportunités qui s'offrent à elles et mieux préparées à assumer leurs responsabilités, explique le Secrétaire général adjoint. De son côté, Nestor Osorio, Président du Conseil économique et social (ECOSOC), dont la Commission est un organe subsidiaire, a fait observer que "sans politiques et mécanismes adéquats, les tensions sociales augmentent et érodent la cohésion sociale, condition essentielle pour la promotion du développement. C'est en cela que le travail de la Commission est indispensable", a-t-il estimé. Selon le rapport publié le mois dernier par l'organisation internationale du travail (OIT), le chômage mondial connaît une nouvelle poussée et pourrait encore augmenter en 2013, après avoir reculé pendant deux années consécutives. D'après ce document, le nombre de chômeurs à l'échelle mondiale a grimpé de 4,2 millions en 2012 pour dépasser les 197 millions et atteindre un taux de 5,9%, selon les Tendances mondiales de l'emploi 2013. Un quart de la hausse du chômage en 2012 s'est produite dans les économies avancées, tandis que trois quarts de cette hausse avaient lieu dans d'autres régions du monde, avec des effets significatifs dans des économies en développement en Asie de l'Est, en Asie du Sud et en Afrique subsaharienne. "La conjoncture économique incertaine et l'inadéquation des politiques mises en place pour y remédier ont affaibli la demande, freinant l'investissement et les embauches", précise l'OIT. A moyen terme, l'OIT prédit que la reprise économique mondiale ne devrait pas être suffisamment forte pour faire baisser rapidement le chômage, qui devrait atteindre 210 millions de personnes dans les cinq prochaines années.