Le Premier ministre tunisien, Hamadi Jebali, a déclaré vendredi qu'il maintenait sa décision de former un gouvernement de technocrates, malgré un désaveu de son parti Ennhada. "Je m'en tiens à ma décision de former un gouvernement de technocrates et je n'aurai pas besoin de l'aval de l'Assemblée nationale constituante" (ANC), a déclaré M. Jebali, cité par l'agence de presse tunisienne, TAP. "La composition de ce gouvernement est quasiment prête", a-t-il ajouté. Sa déclaration intervient immédiatement après les funérailles de l'opposant Chokri Belaïd, dont l'assassinat mercredi a déclenché une vague de violences et précipité l'annonce d'un nouveau gouvernement par M. Jebali. Celui-ci avait surpris en annonçant la formation d'un cabinet apolitique. "J'ai décidé de former un gouvernement de compétences nationales sans appartenance politique, qui aura un mandat limité à la gestion des affaires du pays jusqu'à la tenue d'élections dans les plus brefs délais", avait-il déclaré dans une adresse télévisée à la nation. Le parti Ennahda a opposé une fin de non-recevoir à cette initiative de M. Jebali, pourtant numéro deux de la formation islamiste, et a affirmé que celui-ci n'avait pas consulté sa direction. La présidence de la République a rappelé que tout changement de pouvoir devait passer par l'ANC, dont Ennahda contrôle 89 des 217 sièges.