La présidence tunisienne a annoncé jeudi n'avoir aucune information sur la composition d'un nouveau gouvernement de technocrates annoncé la veille par le Premier ministre Hamadi Jebali alors que ce dernier a été désavoué par Ennahda, son propre parti islamiste. "Le président n'a pas reçu de démission du Premier ministre ni les détails d'un cabinet restreint de technocrates annoncé par" M. Jebali, a indiqué le porte-parole de la présidence, Adnene Manser. "La présidence de la république tient à affirmer que tout changement au pouvoir doit se passer dans le cadre de la légalité représentée par l'Assemblée nationale constituante qui reste la source fondamentale du pouvoir", a-t-il ajouté. Le Premier ministre a annoncé mercredi soir qu'il allait former un nouveau cabinet restreint sans personnalités politiques, une annonce rejetée jeudi par Ennahda, dont il est le numéro deux Il n'a fait aucune déclaration publique ce jeudi, ni sur le remaniement ni sur le conflit avec son parti. L'ANC, qui doit approuver tout nouveau gouvernement, est dominée par Ennahda qui contrôle 89 sièges sur 217. Il est allié à deux partis de centre-gauche, dont le Congrès pour la République du président Moncef Marzouki. Les alliés des islamistes sont plutôt favorables, malgré certaines réserves, à la création d'un tel cabinet, une proposition saluée aussi par l'opposition et la société civile. "Le président de la république est favorable à la formation d'un gouvernement de consensus national comprenant des technocrates à la tête des ministères économiques et techniques", a souligné M. Manser. "Des pourparlers sont en cours entre des chefs de l'opposition et le président Marzouki qui doit recevoir le chef du gouvernement" plus tard dans la soirée ou dans la nuit, a-t-il dit.