L'espace euroméditerranéen a besoin d'un cadre de coopération multilatérale, a souligné mardi à Alger un expert qui a appelé au renforcement du partenariat entre les pays riverains de la Méditerranée pour faire bénéficier les pays de la rive sud de l'expérience européenne notamment dans le domaine politique. Lors d'une conférence organisée à Alger sur "la coopération sous-régionale dans l'espace méditerranée", M. Andreu Bassols, directeur de l'Institut européen de la Méditerranée (IEMed) a mis en exergue "la nécessité d'établir un cadre de coopération multilatérale" dans un monde de plus en plus "globalisé" marqué par l'"absence de la Méditerranée". Notant la montée en puissance de certains groupements régionaux comme le Bric (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), M. Bassols qui a été invité par l'Institut national des études stratégiques globales (INESG) a appelé au renforcement du partenariat dans les domaines politique, économique et culturel entre les pays riverains comme moyen de développement de cette région. Le conférencier a évoqué à ce propos l'expérience de l'EuroMesco, un réseau d'instituts de politique étrangère qui mène des études et cherche à établir des relations et à élargir la discussion notamment sur les aspects du partenariat euroméditerranéen. Sur le plan politique, il a estimé qu'il appartient à l'EuroMesco de prendre en considération deux points essentiels : "la nécessité d'étudier les transitions politiques dans la région et de les comparer à d'autres régions du monde" et "les moyens de parvenir à cette transition". Il a soulevé la question de savoir comment appliquer dans les pays du monde arabe certains modèles de transition qui ont réussi en Europe, même si dans certains Etats est-européens cette transition qui s'est opérée après la chute de l'ex-Union soviétique n'a pas donné les résultats escomptés (le cas de l'Ukraine). Sur ce point, Andreu Bassols a rappelé les propos de l'ancien chef de diplomatie européenne Javier Solana, qui a mis en exergue "la nécessité d'avoir, de créer, une plateforme pour l'atterrissage des démocraties araboméditerranéennes". pour accompagner les transitions politiques dans la région. Concernant le groupe des 5+5, M. Bassols a jugé impératif de dépasser le cadre politique pour aller au renforcement du partenariat au niveau économique et commercial. "L'Algérie a beaucoup à apporter" pour porter la coopération régionale à un niveau supérieur, a-t-il dit dans ce contexte.